Grenoble – Decembre 2009

Le douzième repas ufologique grenoblois s’est tenu le jeudi 3 décembre 2009 dans un nouvel espace, suite à une embrouille tout ce qu’il y a de plus terrestre… Rompant unilatéralement le contrat tacite qui nous liait, le restaurateur qui nous accueillait depuis février 2008 m’a signifié, cinq jours avant notre repas, qu’il ne désirait plus nous recevoir, arguant d’avoir eu vent de critiques émises par quelques-uns de nos membres, critiques qu’il jugeait peu à son goût et difficiles à avaler. Ces critiques – dont le restaurateur n’aurait pas été informé sans la « négligence volontaire » d’un invité – n’étaient pourtant pas si copieuses, mais bon, le fait est que j’ai dû trouver en catastrophe un autre lieu, prévenir « tout le monde » et tenter de rattraper le coup, avec la presse notamment. Je contactai le restaurant « Fleurs de Sel » (2 rue Vicat à Grenoble) qui me reçut rapidement et nous tombâmes d’accord sur une formule à 15 € comprenant entrée/plat/dessert, les boissons étant en sus.

Je dois dire qu’il me fut doux de constater que 32 personnes étaient au rendez-vous le jour dit, malgré tout, et malgré la pluie. Je tiens particulièrement à remercier Marie-France, la patronne de « Fleurs de Sel », d’avoir joué le jeu. Malgré l’absence de quelques habitués comme Geneviève Dubois (Le Mercure Dauphinois) ou le chercheur bressan Didier Charnay (Ufo Log), la soirée se passa au mieux grâce au soutien fidèle de nos habitués et à la bonne volonté de tout un chacun. Je remercie aussi les membres du site « OVS » qui, venus nombreux, contribuèrent à leur façon à la réussite de notre réunion.

Le 12e RUG recevait donc la visite de mon ancien compère, collaborateur de LDLN et responsable du site « Base OVNI France », Luc Chastan, qui nous avait concocté un exposé aux petits oignons sur les ovnis à l’île de la Réunion. Luc Chastan connaît bien cette région française d’outre-mer pour y avoir passé plusieurs années, cette expérience personnelle va d’ailleurs transparaître au travers de sa  présentation… Mais nous n’en sommes pas là.

Après quelques paroles de bienvenue qui me donnèrent l’occasion d’expliquer la situation, je m’enquis du confort des uns et des autres, constatant avec joie que l’heure n’était pas à la déprime. L’atmosphère, bavarde et décontractée, fut à peine troublée par la mise en place des tables, que la direction du restaurant avait eu la riche idée de disposer en U.

D’humeur volubile, je profitai de l’occasion pour interpeller l’assemblée à propos d’un double anniversaire ufologique : « Que s’est-il passé d’important il y a 20 ans ? Et il y a 30 ans ? » Je faisais référence d’une part et respectivement au ravissement pittoresque de Linda Cortile (Napolitano de son vrai nom) à Manhattan le 30 novembre 1989, sous les yeux de plusieurs témoins présents sur le pont de Brooklyn (dont, peut-être, le secrétaire général de l’ONU de l’époque, Javier Perez de Cuellar…), et d’autre part au « retour » de Franck Fontaine après son « enlèvement » à Cergy-Pontoise. Ses acolytes Salomon N’Diaye et Jean-Pierre Prévost avaient signalé sa disparition dans la nuit du 25 au 26 novembre 1979. Cette affaire grotesque truffée d’incohérences verra beaucoup d’encre couler, pas mal d’argent circuler et enfin le tout s’écrouler avec les aveux de Prévost en 1983 (qui s’était d’ailleurs fendu pour l’occasion d’une réplique devenue culte à l’adresse de son ancien ami Fontaine : « Comment peut-on imaginer des extraterrestres venant enlever un guignol ? ») Ce canular  ridiculisera l’ufologie – qui n’en avait pas vraiment besoin – et certains ufologues n’en sortiront pas grandis. Un dossier sur cette affaire, écrit par Didier Charnay, sera publié dans le prochain Ufo Log.

Je fis remarquer qu’aux yeux de certains observateurs (comme le journaliste Philip Coppens ou l’informaticien Jacques Vallée), ces deux cas, curieusement, pouvaient très bien avoir été des manipulations orchestrées par les services secrets…

Après la prise de commande je présentai la traditionnelle revue de presse couvrant quelques revues (Top secret n° 46, Le Mercure de Gaillon n° 8, Science et inexpliqué n° 12, Nexus n° 65 et, parce qu’il faut bien être complet, Aliens n° 2) et trois ouvrages, Contact paranormal extraterrestre de Bernard Bidault, Mystère et magie des enlèvements de Jean Sider et la BD O.V.N.I. l’affaire Varginha de Philippe Auger. 

Le service ayant pris du retard en raison d’un petit accident en cuisine, je décidai d’accéder au vœu des convives et d’inviter Luc Chastan à commencer son exposé, qui se déroulerait donc pendant le repas. Notre orateur ne se fit pas prier et lança sans attendre un diaporama maison qui lui permit d’asseoir son exposé sur de belles images colorées.

Après une excellente introduction générale sur l’île de la Réunion (géographie, climat, géologie, population…), Luc nous présenta par le détail et avec application dix cas ufologiques réunionnais couvrant presque quatre décennies, en commençant par le plus connu d’entre tous : la rencontre rapprochée de la Plaine des Cafres du 31 juillet 1968. Cette observation spectaculaire fera la couverture du livre de Jacques Vallée Chroniques des apparitions extra-terrestres chez J’ai lu en 1974 [cf GLUF p. 76] ainsi que celle de OVNI : le dossier des rencontres du troisième type en France, ouvrage de Julien Gonzales, à paraître. Il poursuivit avec une autre RR3, elle aussi assez fameuse, s’étant déroulée à Petite Ile le 14 février 1975. A noter que ce cas fut l’un des deux que choisit l’ex-ufologue Michel Monnerie en 1977 pour illustrer sa thèse du « rêve éveillé » (pages 108 à 122 de son ouvrage Et si les OVNIS n’existaient pas. [cf GLUF p. 152]). Ces deux cas ont la particularité de mettre en scène des ufonautes que les témoins apparenteront à des bonhommes (« babas ») Michelin.

Les huit cas suivants couvrent différents aspects de l’ufologie et ont souvent fait l’objet d’enquêtes officielles qui ont elles mêmes parfois abouti à une classification en « PAN D ». Ces observations (Saint-Denis 1976, Cap la Houssaye 1980, Saint-Benoît 1982, Le Tampon 1985, Saint-Denis 1992, Saint-André 1997, Saint-Joseph 2005 et Bras de Pontho 2007) donnent à notre orateur l’occasion d’exercer son talent de conteur ; Luc Chastan aura su rendre son intervention vivante en replaçant systématiquement les observations dans leur contexte ; l’homme aime « son » île et en connaît visiblement tous les recoins !…

Après avoir évoqué un certain nombre de cas de « crashes de rien » survenus sur l’île (ou à ses abords, de nombreux objets entrant ou sortant de l’océan ayant été signalés au cours des décennies), Luc Chastan conclut en se demandant s’il ne faudrait pas voir à établir un rapprochement entre l’activité volcanique du lieu et la fréquence des observations d’ovnis. Il se trouve que le Piton de la Fournaise, volcan régulièrement en éruption, est issu de remontées magmatiques continues qui constituent un « point chaud ». L’activité des points chauds a probablement profondément modifié l’histoire de la Terre (par exemple, en ayant une action sur le climat de la planète). Le point chaud de la Réunion est à l’origine du Trapps du Deccan, en Inde, qui est l’un des plus formidables épanchements de lave de la planète et qui a probablement joué un rôle non négligeable dans la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années.

Alors ce point chaud est-il surveillé ? La question reste posée, les seuls qui ont certainement la réponse, ce sont sans doute les  » Babas Michelin « . Il était plus de minuit lorsque Luc Chastan conclut sur cette phrase qui est incontestablement une invitation au rêve. Chacun s’en retourna chez soi, dépaysé, heureux en somme.

Le prochain repas ufologique grenoblois se tiendra le jeudi 4 février 2010, aucun intervenant n’étant pour l’heure programmé.

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