JIMMY GUIEU ET LES ANCIENS ASTRONAUTES

Jimmy Guieu (1926-2000), ufologue, romancier, chercheur, homme de radio, producteur vidéo a eu une longue carrière derrière lui (48 ans) dans le domaine de l’ufologie et du paranormal. Auteur de plusieurs ouvrages sur l’ufologie et un sur le paranormal, il réalisa également des vidéodocumentaires au début des années 1990 mettant en avant des enquêtes ufologiques, mais aussi d’autres sujets (vies antérieures, Rennes-le-Château, Théopolis, etc.)

Jimmy Guieu au début des années 1990.

Parmi les sujets mis en lumière, l’auteur parlera à plusieurs reprises de l’action de civilisations extraterrestres venues dans notre passé, plus ou moins lointain, pour instruire, enseigner, civiliser les Terriens en des époques que l’histoire officielle ignore, ou préfère ignorer.

C’est en 1954, soit deux ans après ses débuts comme romancier et comme chroniqueur OVNI sur RMC, que Jimmy Guieu traite de ses sujets, à la fois dans les romans de cette période, ainsi que son premier ouvrage documentaire (le premier livre français d’ufologie !).

Dans Les soucoupes volantes viennent d’un autre monde, Jimmy Guieu expose les recherches au sujet de la présence d’objets dans le ciel avant 1947 et la présence d’Anciens Astronautes, même s’il ne créée pas le terme. C’est au chapitre 9 que l’auteur va partir à la recherche des traces d’observations d’OVNIs dans le passé, en citant notamment des cas recensés par l’américain Charles Fort.

Avançons directement vers les cas les plus anciens, notamment en citant les écrits du prophète Zacharie, qui observa un « rouleau » dans le ciel, ainsi que ceux d’Ezéchiel. Ce dernier rapporte l’observation d’une roue constituée de 4 faces d’animaux et de pattes. Ezéchiel rapporte avoir été enlevé par l’une de ces roues (qu’il nomme l’esprit de Dieu) et il mentionne des Chérubins.

Puis, il rapporte des paroles de Jésus, du prophète Daniel et de la Genèse dans lesquelles il décrypte des allusions à d’autres mondes et d’êtres venus d’ailleurs qui se sont croisés avec les Humains.

Il rapporte ensuite plusieurs légendes qui font état de roues et chars volants. Il cite plus longuement le mythe des amérindiens Paiutes qui parlent des Hav-Musuvs, peuple à peau dorée venu du ciel, possédant des canots volants, des bâtons qui paralysent et tuent. L’un des Paiutes fut emmené dans une grotte souterraine où les Hav-Musuvs avaient établis des villes et fut enseigné par eux. Il parla ensuite à son peuple de lumières brillant toute seule nuit et jour. Ce peuple vivait à Tomesha (la Vallée magnifique), autrefois située dans la Vallée de la Mort. Ceci est tiré d’un article du magazine américain Fate daté de 1952.

Au chapitre 10, il va traiter des informations contenues dans la série de livres en 6 tomes d’Helena P. Blavatsky. Reprenant les connaissances indiennes et védiques, elle met en lumière la grande antiquité de l’homme, contemporain des dinosaures, il y a des millions d’années, et expliquant la survivance de légendes liées au dragons (dinosaures de l’époque). De même, l’auteur fait état de géants qui auraient existé pendant cette période, dont certains vestiges auraient été retrouvés (molaire, crâne, …).

Ces êtres géants seraient les descendants dégénérés des habitants de continents aux civilisations plus avancées : Mu, Gondwana, Lémurie, Atlantide. Ces êtres furent enseignés par les « Dragons de sagesse » décrits dans les Stances de Dzyan et analysés, dans les livres 3 des Doctrines Secrètes de Mme Blavatsky. Il est ainsi question des Vimanas, véhicules dans lesquels volaient les Maitres de sagesse venus enseigner les hommes et dont on retrouve trace dans le Mahabharata. Puis, l’auteur cite un extrait des Stances de Dzyan dans lesquels il est question des « Seigneurs à la Face éblouissante » et de « ceux à la Face noire », rappelant un épisode de l’Exode, mais aussi des guerres entre « dieux » évoqués dans la Mahabharata. Ici, Jimmy fait œuvre, déjà ! de néo-évhémériste en comparant les « dieux » présents dans les mythes à des visiteurs venus d’ailleurs.

Plus loin, il parle d’une preuve d’un apport de ces « dieux » qu’est le blé ; céréale dont on ne retrouve pas l’ancêtre sur Terre. Pour cette raison, aurait-il été apporté d’ailleurs ? De même qu’en Égypte antique, les céréales étaient vénérées car apportées par les dieux.

D’après Héléna Blavatsky, la Terre aurait connu cinq civilisations qui furent toutes englouties par l’eau. A chaque fois, des instructeurs descendus du ciel (« Rois divins », « Dragons de Sagesse », etc.) vinrent aider à relever la civilisation. Ces êtres reçurent, selon les Traditions, les noms d’hommes-oiseaux, de dieux serpent-ailés, « d’anges », « esprits », etc.

Jimmy Guieu utilisera largement cette idée de « Dragons de Sagesse » dans ses premiers romans, notamment ceux parus la même année que son ouvrage documentaire. Ainsi, dans La spirale du temps, l’auteur fait remonter le temps à ses personnages, à l’aube des premières civilisations terriennes, éduquées par des extraterrestres civilisateurs :

« — Cette étoile,le renseigna Glanya, est Katong, notre soleil. Cet astre géant, d’un diamètre quatre cent quatre-vingt-trois fois supérieur à celui du soleil éclairant la Terre — mais infiniment moins dense — possède un cortège de dix-sept planètes, dont Bimkam, la nôtre. Une très vieille civilisation y règne et s’est répandue dans toute la Galaxie depuis des millions d’années. Lorsque nous abordons une nouvelle planète abritant des êtres pensants sous-évolués par rapport à nous, nous établissons une base sur ladite planète et faisons en sorte, d’éduquer les « indigènes ».

« Cette base est placée sous l’autorité d’un Grand Instructeur qui guide et dirige des techniciens ayant pour mission de se mêler au peuple à civiliser ou à perfectionner.

« Durant des générations, voire des millénaires, ces « Dragons de Sagesse » parcoururent ce monde afin d’amener sa population vers le beau et le bien. Certains instructeurs particulièrement savants et doués d’un puissant magnétisme personnel sont même déifiés par les masses auxquelles ils ont prodigué leurs conseils et enseigné leurs connaissances.

« Ces Grands Instructeurs Bimkamiens — hommes ou femmes — se déplacent à bord d’astronefs dont les indigènes Terriens ne pouvaient s’expliquer l’origine. C’est pourquoi les Maîtres, et par extension nous, les techniciens, fûmes appelés « Dragons de Sagesse ». Dans l’esprit des primitifs, tout engin volant est un dragon et ses occupants, du fait qu’ils viennent des deux, sont des Dieux…, des Dieux parmi les hommes !

Dans L’homme de l’espace, sorti la même année, il est de nouveau question de ces « Dragons de Sagesse » auxquels Zimko, le Polarien qui prend contact avec le terrien Jean Kariven, appartient. Voici comment l’auteur définit cette notion dans une note infrapaginale :

« Dragons de Sagesse, les traditions antiques (cf:La Doctrine Secrète,d’Héléna Petrovna Blavatsky, Ed., Adyard, Paris) appellent ainsi des êtres supra-évolués qui, dans un passé fabuleusement reculé, seraient venus sur notre planète pour en instruire l’humanité. Lire également : Les Soucoupes Volantes viennent d’un autre monde,par Jimmy Guieu. Diffusion Dervy, Paris. »

Pour revenir à l’ouvrage documentaire Les soucoupes volantes viennent d’un autre monde, le chapitre 10 aborde un autre sujet : celui de la venue d’extraterrestres dans le passé, en provenance de Mars.

Citant le professeur Lancement, ancien directeur de la section d’astronomie du musée de la Découvertes, à Paris. Lors d’une conférence donnée à la Sorbonne, en 1936, il exposa l’idée suivante, concernant l’existence d’autres êtres intelligents dans l’univers :

« Ces êtres ne sont-ils pas déjà venus ? Ne peut-il se trouver, au fond des océans ou sur des terres inexplorées les débris d’astronefs tombés depuis quinze jours ou quinze mille ans ? Ne découvrira-t-on pas un jour, en fouillant le sol, des restes de ce genre enfouis sous des sédiments plusieurs dizaines de fois millénaires ? »

Et le professeur Lancement d’exposer que des Martiens auraient pu venir sur Terre il y a 100000 ans ou plusieurs millions d’années en excursion. Pour une raison quelconque (avarie, problème lié à la gravité, un virus, etc.) ils n’ont pu repartir et ils seraient nos ancêtres.

Jimmy Guieu utilisera cette idée pour en faire le sujet central de son roman Nous les Martiens, sorti également en 1954. La planète Mars voyant son atmosphère disparaitre en raison du passage d’une comète proche de la planète, les deux races qui l’habitent (une blanche et une rouge) vont chercher refuge sur la 3è planète, la Terre. Mais ils seront rejoints par les habitants de la planète Vénus, peuplée de Noirs et de Jaunes. S’ensuivra un affrontement dont les peuples survivants donneront naissance à plusieurs civilisations terrestres, oubliées par le temps, selon la phrase de Platon (Timée, III) : « C’est l’antiquité de ces événements et la disparition de ceux qui y ont pris part qui en a empêché le souvenir d’en arriver jusqu’à nous. ».

C’est dans l’épilogue de ce roman que l’auteur utilise la théorie du professeur Lancement, citée lors d’une conférence de son personnage de l’époque, Jean Kariven :

Secundo :il y a quelque dix ou quinze millénaires, les planètes Mars, Vénus et notre Terre furent perturbées une fois de plus lors d’un second passage de ladite comète. Les écritures et les traditions de tous les peuples mentionnent à quelques variantes près un Déluge Universel. Même si le déluge s’est réduit à des cataclysmes locaux — pluies d’aérolithes, nuit prolongée sur un hémisphère de la Terre ou « arrêt du soleil » sur un autre, d’après Josué — il n’en est pas moins vrai que les Terriens en eurent connaissance, et pour cause, puisqu’ils les subirent. Ces cataclysmes, le premier tout au moins, provoqua un changement de polarité de la Terre. Les fossiles subtropicaux découverts au Groenland notamment, et l’inversion du champ magnétique terrestre, en sont la preuve.

[…]

« — Prévoyant la catastrophe que provoquerait sur leur planète le passage de l’astre errant, les Martiens et les Vénusiens, qui avaient alors atteint un haut degré de civilisation, abandonnèrent leur planète et gagnèrent la Terre à bord d’astronefs. Les deux peuples, représentant probablement quatre races morphologiquement semblables mais de pigmentation différente — ce qui expliquerait l’origine de nos races blanche, rouge, noire et jaune actuelles — firent souche et survécurent sur la Terre, leur nouvelle patrie. »

Par la suite, Jimmy Guieu reviendra sur l’influence d’extraterrestres venus sur Terre dans notre passé, influençant plusieurs civilisations et notre passé.

En 1963, avec son roman Mission « T », Jimmy Guieu va explorer les mystères des cités d’Amérique du sud, en lien avec des extraterrestres ressemblant aux indiens péruviens.

— Je ne vois pas très bien en quoi votre enquête pourrait me concerner, monsieur Yagoranov.

— Elle ne vous concerne pas directement, professeur, mais elle est en rapport direct avec la fantastique interprétation des hiéroglyphes de Tiahuanaco faite par votre collègue le professeur Jirov, interprétation dont vous êtes venu chercher ici même la preuve déterminante.

— Vous faites allusion, je suppose, à la pictographie de la Porte du Soleil dressée sur la terrasse, à une quarantaine de mètres de notre tente ?

— Oui, professeur. Juana Murcia, nous en sommes convaincus, s’intéresse prodigieusement à ces hiéroglyphes, à ces sculptures bizarres dont le déchiffrement a été entrepris, dans notre pays, avec le concours des machines électroniques les plus perfectionnées. Les résultats obtenus par ces systèmes de vérification analytique ont confirmé l’hypothèse du professeur Jirov : le linteau de la Porte du Soleil, par ses sculptures, peut être identifié à un calendrier vénusien. C’était là, une extraordinaire découverte scientifique mais nos services ont appris de l’Académie des Sciences que vos propres fouilles devaient pouvoir apporter d’autres précisions, d’autres données plus… fantastiques encore.

— C’est parfaitement exact, monsieur Yagoranov : il ne subsiste plus le moindre doute sur l’origine extraterrestre de Tiahuanaco. Bien mieux : ces derniers jours, avec mes collaborateurs qui opèrent sur l’autre plateau, j’ai pu vérifier que certains sujets de ces bas-reliefs représentaient des individus revêtus de scaphandres. Et si l’on sait que Tiahuanaco fut érigé au minimum voici plus de quinze mille ans, il y a là de quoi tomber à la renverse ! Mais il y a plus fort encore : nous avons étudié d’autres dessins de ces pictographies qui, indéniablement, sont la représentation stylisée de moteurs à propulsion ionique ou moteurs d’engins à ions solaires ! Tout cela est démontré, vérifié mais je ne me berce pas d’illusions : nombre de savants, tant chez nous qu’en Occident, le contesteront. »

Et vient la confirmation que la belle Juana est bien d’origine extraterrestre :

« — Eh bien, puisque voici venue la minute de vérité, il est temps de vous détromper, Fred. Ces hommes, Hoolk’Harl et moi-même avons vu le jour sur la planète Xarn et non pas sur Vénus. Selon votre terminologie astronomique, Xarn gravite autour du soleil Alpha Centauri, à quatre années-lumière virgule trois de votre soleil.

Daniel Keller afficha une expression incrédule.

— Dans l’appareil qui nous conduisait ici, nous avons retourné en tous sens ce problème de ton origine, Juana. Nous avons également parlé de ces ruines, fabuleusement anciennes, disséminées à travers la cordillère des Andes. Or, il ressort bien de l’interprétation des hiéroglyphes de la Porte du Soleil, à Tiahuanaco, que cette pictographie représente un calendrier vénusien.

— C’est exact. Néanmoins, ces sculptures ont pour auteurs mes ancêtres qui possédaient ici une colonie et dont certains émigrèrent vers la Bolivie et Tiahuanaco. Vous aurez tout à l’heure la raison de ce paradoxe. Mais d’ores et déjà, vous pouvez me croire : Marcahuasi, pendant un petit nombre de générations, abrita bel et bien une colonie purement xarnienne. Ceci à une époque où les peuplades terrestres en étaient encore au stade du paléolithique. »

Et sur la Porte du Soleil de Tiahuanaco :

« Après un coup d’œil aux agents russes, trop bouleversés pour songer à se rebiffer, elle secoua la tête.

— Non, professeur. Il n’y a jamais eu de Vénusiens. Ni ici ni à Tiahuanaco.

— Mais… Et la pictographie de la Porte du Soleil ? J’ai la certitude qu’il s’agit là d’un calendrier vénusien, argumenta l’archéologue soviétique.

— Vous avez raison, mais ce sont les descendants de mes ancêtres — les Xarniens, venus d’Alpha Centauri — qui l’ont gravé à Tiahuanaco ; simple sculpture « magico-religieuse » évoquant peut-être, confusément, la première base temporaire des « anciens » sur Vénus. Lesquels « anciens » préférèrent le climat de la Terre ! Car mes lointains aïeux, effectivement, établirent une colonie au Pérou, il y a quinze ou vingt mille ans. Coupée de toute relation avec la planète-mère ravagée par un cataclysme, cette colonie est retournée à un stade primitif, certains de ses membres ont émigré à travers le pays et vers la Bolivie, emportant comme des reliques des ouvrages scientifiques, des traités de cosmographie, d’astronomie dont ils savaient confusément qu’ils renfermaient les « secrets des Anciens ». Secrets absolument hermétiques pour eux. Tels par exemple les rongorongo, ces plaquettes de bois gravées de l’île de Pâques que les vieux sorciers pascuans ont chantées de génération en génération bien qu’ils n’en comprissent plus le moindre signe.

« Les descendants de nos colons auront donc, un jour, décidé de reproduire, en la stylisant à l’extrême, l’une des planches d’un traité d’astronomie auquel ils attribuaient sans doute quelque vertu magique. Ces livres, ces traités disparurent, mais le monument, l’étrange Porte du Soleil subsista, résista aux millénaires et parvint à peu près intacte jusqu’à vous. Voilà donc l’origine de ce calendrier vénusien qui orne le linteau de cette porte monumentale, à Tiahuanaco. »

Dans Les sept sceaux du cosmos (1968), deuxième aventure de Gilles Novak, Jimmy Guieu parle d’une tradition éparpillée par les Initiateurs de l’humanité et dont sept sceaux mystérieux vont les amener à retrouver l’Arche d’Alliance. Ici, il est question d’une autre tradition, concernant encore l’Amérique latine :

« Formidable ! J’ai capté une conversation concernant la mise au secret, à la fin du XVIIè siècle, d’une antique tradition inca relatant la venue sur la Terre d’une déesse et de sa cour ; une déesse céleste, aux doigts palmés, aux grandes oreilles, à la tête sensiblement conique, répondant au nom d’Orejona ; cette « divinité » aborda sur l’île du Soleil du lac Titicaca, dans un très lointain passé. Elle et ses semblables seraient venus sur la Terre à bord « d’œufs volants » qui brillaient comme de l’or !

 » – C’est formidable, en effet ! Feu mon ami Robert Charroux fit allusion à cette tradition dans son Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans. »

Dans le roman Opération Neptune (1973), Gilles Novak et ses amis rencontrent une asiatique dans leurs observations de mystérieux Objets Aquatiques Non-Identifiés (OANIs). L’extraterrestre Laouna-N’Shtago, alias Danny Fisher, apprendra au groupe d’amis de Gilles Novak, que leur peuple venu de l’étoile d’Altaïr avait une civilisation ancienne qui s’est effondrée mais qui vint sur Terre en des temps lointains. Leurs descendants furent les Asiatiques de l’Empire du Milieu, aussi appelés « Fils du Ciel ».

Dans Les Krolls de Vorlna (1975), Jimmy confronte son héros Gilles Novak à des humanoïdes déjà venus dans notre passé et dont notre histoire a conservé la trace dans la légende de Mélusine :

« – C’est qu’il y a eu un précédent célèbre, mon vieux Charles, sourit le directeur de la revue LEM, en la personne de Mélusine, la fée ou femme-serpent de la légende poitevine. Un jour, selon ladite légende, Rémondin, neveu du comte Aymeri de Poitiers, rencontra trois jeunes femmes divinement belles qui se baignaient à la Fontaine de Sée appelée aussi la Fontaine aux Fées. A souligner que « Sée », en patois poitevin, veut dire « savoir », « science ». Il tomba éperdument amoureux de l’une des trois ‑ Mélusine ‑ et l’épousa mais celle-ci lui fit promettre de ne jamais chercher à la voir le samedi où elle prétendait faire retraite jusqu’au dimanche. Il en fit le serment et tout alla pour le mieux chez ce couple très épris. Mélusine mit au monde une nombreuse progéniture : Urian, le premier, un beau mâle au visage court, avec son œil rouge, l’autre vert ; Odon, le second, bien fait mais avec des oreilles dissemblables ; Guyon, avec un œil placé au-dessus de l’autre ; Antoine, qui porte une griffe de lion sur la joue ; Regnault, qui n’a qu’un œil ; Geoffroy à la grande dent ; Florimont,  à la tache de taupe ; Oruble, le plus étrange, avec trois yeux placés en triangle ; les neuvième et dixième garçons, Raimonet et Thierry, eux, semblent tout à fait normaux.

« Ainsi que le remarquait fort pertinemment mon vieil ami Robert Charroux, ces naissances teratoïdes, c’est-à-dire présentant un caractère de monstruosité, sont les marques d’une hybridation entre un terrien ‑ Rémondin ‑ et une représentante d’une race non terrestre. D’ailleurs, la légende est formelle et très claire à cet égard puisque Mélusine dit à jour à son époux : « Ce n’est pas par maléfice du Malin que nos enfants ont souffert cette épreuve mais par naturelle raison de sang, car je suis issue d’un autre monde où la vie est différente d’ici-bas. »

« Mais revenons à Rémondin qui, un jour, fut mis en suspicion à l’endroit des absences hebdomadaires de sa femme par les soins maléfiques d’un certain comte de Forest qui la calomnia, insinuant qu’elle devait tromper, ce jour-là, son mari, d’où sa prétendue retraite dans la tour du château de Lusignan. Rémondin conçut finalement des doutes et, oubliant son serment solennel, il se glissa dans la tour… pour découvrir non pas son infortune mais une terrifiante vérité : Mélusine se baignait, nue, dans une sorte de bassin, avec un buste parfaitement normal mais avec le bas du corps monstrueux ayant l’apparence d’un serpent ou d’un dragon !

« Fou de douleur, il regretta d’avoir trahi son serment de discrétion et eut avec sa femme un long entretien au cours duquel elle lui avoua sa métamorphose, tous les samedi. La malheureuse s’approcha ensuite de la fenêtre de la tour, prit alors l’aspect d’une femme-serpent, ou d’un dragon ailé et s’élança dans le vide, s’envola pour ne plus revenir. La légende précise que le château de Lusignan et d’autres édifices avaient été construits en un temps record par Mélusine et un important groupe d’ouvriers, de techniciens bizarres, venus on ne savait d’où, certains à bord de « chars allongés comme des nefs, d’une forme étrange, ignorée du pays »…Et pour cause, puisqu’il s’agissait d’engins usinés sur une autre planète…« 

Jimmy reviendra sur la question des « Fils du Ciel » et de l’intervention d’extraterrestres à l’origine de notre existence dans Les fils du Serpent (1984) :

« ‑ Nous devons l’admettre d’autant mieux que, depuis l’aube de son Histoire, le Chinois se nomme Fils du Ciel ; le ciel étant le prototype du Père de sa lignée, par conséquent, d’origine céleste, rappela Gilles Novak. On retrouve cette notion chez les Hindous avec le Devaputra, le Fils des Dieux, mandataire de l’autorité d’en haut.

« Tout comme les Mérovingiens se prévalaient – avec juste raison – de leur origine divine ou cosmique, aujourd’hui, un nombre toujours plus grand de personnes à l’esprit ouvert se font à l’idée qu’en un passé fabuleusement reculé, des extra-terrestres, d’une façon ou d’une autre, par croisement avec des Terriens autochtones, ou des préhominiens, par manipulation génétique, peuvent être considérés comme géniteurs d’une nouvelle race : la race dite Primordiale, qui dut avoir plusieurs foyers.

« Les Chinois, « Fils du Ciel », sont issus de l’un de ces foyers et de nos jours, en Chine, tout comme en Occident, des chercheurs avancés en prennent conscience. Et nul ne peut encore imaginer le formidable retentissement que pourraient avoir sur la société humaine des révélations établissant la preuve que des extraterrestres, jadis, mais aujourd’hui encore, interfèrent avec notre civilisation. »

Et plus loin :

« Ce qui confirme bien la fabuleuse antiquité de tes ancêtres, Richard.

« ‑ De tes ancêtres « venus du ciel », les Fils du Serpent ou de la Grande Ourse, qui jadis s’appelait « le sanglier », compléta Gilles Novak. Arcas et sa mère Callisto furent changés en ours, symbolisés par la Grande et la Petite Ourse ; ils passent donc de l’état de Loup à celui de l’Ourse, ex-sanglier. Il y a là aussi un jeu de mot associant Loukos ‑ loup ‑ avec Louké ‑ lumière. Les fils du loup dont donc transformés en Fils de la Lumière, qui vont véhiculer la Tradition Primordiale. »

On le voit ici, les extraterrestres sont une sorte de Deus ex machina censé expliquer un certain nombre de mystères du passé et à l’origine de civilisations mystérieuses que l’on retrouve tout au long de notre histoire, voire, dans nos mythes.

Car, décrivant déjà cet aspect dès 1954, Jimmy Guieu apparait bien comme un précurseur, et ce bien avant d’autres auteurs plus renommés comme Erik von Daniken ou bien Robert Charroux, auteur ami de Jimmy et à qui il rend hommage dans l’un des extraits cités plus haut.

Il est vrai que cet aspect précurseur de Jimmy Guieu, concernant les Anciens Astronautes, est aujourd’hui oublié, peut-être parce que son auteur commence à être oublié. Ses ouvrages documentaires deviennent difficilement trouvables (même si les dernières rééditions datent de 1992-93). Si ses romans ne sont plus réédités, comme ils l’étaient constamment dans les années 1980-90, ceux-ci sont encore trouvables sur les marchés d’occasion, en librairie ou sur Internet.

Bien sûr, n’oublions pas que, dans les romans, l’auteur ne prétend pas raconter la vérité lorsqu’il parle des cultures Masma (Pérou), des « Fils du Ciel » ou des « Dragons de Sagesse ». Il utilise seulement certains faits mystérieux de notre histoire pour les inclure dans son roman. Mais il livre tout de même quelques pistes (dont les livres d’auteurs) à suivre pour le lecteur curieux.

Et il y aurait encore bien matière à dire sur le lien entre Jimmy et les Anciens Astronautes…

Stéphane Royer

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