LA GRANDE VAGUE OVNI DE 1967

En 1967, une grande vague d’Objets Volants Non-Identifiés déferle sur toute l’Europe, à l’Ouest comme à l’Est, jusqu’en Russie soviétique. Jacques Vallée notera, dans un numéro de la revue Flying Saucer Review (la revue des soucoupes volantes) qu’il y eut, cette année, 95 rapports d’atterrissages d’OVNIs. Un chiffre qui vient loin derrière le record de l’année 1954 : 236 atterrissages furent effectivement rapportés cette année-là.

En ce qui concerne la vague à l’Ouest, plusieurs pays sont survolés pendant toute l’année, Grande-Bretagne, Canada, USA principalement.

Aux Etats-Unis, en 1967, le NICAP (organisme de recherche ufologique) ne reçoit pas moins de 3340 rapports d’observations. Parmi eux, 273 peuvent être qualifiés de « substantiels » ; c’est-à-dire que la qualité des témoignages, les preuves visuelles ou sur le terrain, voire les deux, permettent de constater le sérieux de l’observation effectuée. De son coté, l’Air Force reçut 937 rapports dont 19 furent classés comme « non-identifiés ».

Il est à noter que 108 humanoïdes plus ou moins humains furent observés pendant cette période.

Au Canada, c’est à la fin de l’été et à l’automne 1967 qu’une vague d’OVNIs envahit le pays.

C’est surtout la région de Caribou qui est ici concernée. Cariboo (ou Caribou) est un district régional de la Colombie-Britannique qui est, comme son nom l’indique, la partie anglaise du Canada. Peuplée aujourd’hui de 65700 habitants, ce petit district porte le nom d’un symbole de l’élevage de cette zone du Canada : le Caribou. Un cervidé qui orne également les pièces de 25 cents du Québec et dont le nom proviendrait du Micmac « xalibu », signifiant « animal avec des pattes ».

Carte de la région de Caribou, en Colombie-Britannique (Canada).

Plusieurs sortes d’objets furent observés lors de cette vague canadienne. Laissons la parole à l’un des témoins, Brian Grattan :

« Il y eut plusieurs choses, éparses, qui survinrent…Mais il y eut trois incidents en particulier dont je me souviens et l’un d’entre eux fut la toute première observation que nous avons eu cet été » (1967)

« Je me souviens de l’époque distinctement. C’était le 11 juillet, dans la soirée et j’étais avec Sean Broc, un cow-boy du Texas, lorsque j’ai vu une lumière rouge particulière au-dessus du lac Taylor….Il y avait cinq de ces choses, là. Les quatre plus petites rangées dans un rectangle et une plus grande en face. »

« Les lumières étaient rouges, avec un peu de vert dedans, et elles faisaient un vrombissement bruyant, comme si elles se rechargeaient. C’était sur une fréquence basse, d’environ 400 mégacycles, sonnant comme la clé en La. C’était si bruyant, c’était impossible.

« Cela bougeait si vite que nous ne pouvions distinguer tous les détails mais cela avait une lumière rouge au sommet qui, je pense, tournais ; le rebord était éteint et il peut avoir tourné aussi. De toute façon, il descendit à une vitesse terrifiante, alla droit entre les autres lumières et grimpa en flèche, à perte de vue.

« Cela a dû leur donner une sorte de signal parce que, quasiment peu après, ils ont disparus. Ils ont tous jailli dans différentes directions. »

Grattan indiquera également son sentiment sur les couleurs de ces objets observés. Une remarque qui n’est pas dénuée d’intérêt :

« Dans une position fixe, ces lumières sont rouge-verdâtres. Mais, lorsqu’elles bougent, elles sont complètement rouges. »

Grattan verra encore deux autres observations majeures de ces lumières bizarres, y compris avec d’autres personnes, ainsi que des observations isolées. Pour lui, il s’agissait de lumières, bien qu’il ajoutera avoir également observé, à plusieurs reprises, des objets paraissant métalliques.

Toujours dans la région à cette période, d’autres types d’objets étranges seront observes. Si les boules de lumières rouges pulsantes (surnommées « OVNI au cœur pulsant ») sont fréquentes, un objet en forme de cigare sera aussi observé, ainsi qu’un vaisseau en forme de « chapeau de cow-boy », dont la couleur passait du marron au rouge. L’un des OVNIs rapporté sera comparé à la grandeur d’un bâtiment (le B.C. Hydro Building, de Vancouver).

Si les plus décrits lors de cette vague canadienne furent les boules lumineuses et les disques volants, faut-il y voir le survol par deux espèces différentes d’extraterrestres à cette époque et à cet endroit ? Il semblerait que la réponse soit plus complexe car les deux types de véhicules (ou objets) ont été aperçus en même temps.

John Magor, auteur d’un article important sur cette vague, dans le Canadian UFO Report de l’époque, s’interroge sur la présence d’autant d’objets volants non-identifiés dans cette partie du Canada :

« Cette remarque suggérait une réponse au mystère de Caribou que nous n’avons pas encore pris en considération : peut-être que l’objectif principal dans la visite de cette zone, était d’étudier sa vie animale inhabituelle. Pour nos visiteurs spatiaux, l’observation de troupeaux d’animaux déambulant librement dans cette partie du pays, et pas dans d’autres, pourrait effectivement sembler étrange. Si c’est le cas, peut-être qu’ils étaient également déconcertés de voir des groupes de ces animaux parqués comme cela pour des raisons de sélectivité. Si nous nous rappelons que pour augmenter la productivité du troupeau, le caribou est presque à l’opposé du pays qui l’entoure, nous comprenons mieux pourquoi il pourrait attirer l’attention de nos visiteurs. Présumant qu’ils soient curieux à propos du troupeau, comme manifestement ils le sont, nous pouvons voir pourquoi ils ont, apparemment, évité de provoquer des nuisances ; un facteur sous leur contrôle. »

Si le troupeau de caribous ou la nature sauvage était effectivement ce qu’ils recherchaient, il n’y eut ici aucune mutilation animale. Il s’agit de l’un des volets sombres, que l’on rattache à l’ufologie, car de nombreuses observations d’animaux mutilés commencèrent à cette période… (cf. l’histoire de la jument Snippy/Lady).

Du coté de l’Est, dans les pays de l’ex-Union Soviétique, l’année 1967 est la continuation d’une vague d’OVNIs qui a débuté en 1965.

En 1967, c’est près de 200 cas qui sont observés ; ce qui n’est pas sans avoir une influence sur le rapport aux OVNIs de l’ex-URSS, et de la Russie soviétique en particulier.

Le 10 novembre 1967, de nombreux téléspectateurs ont les yeux rivés sur leur poste de télévision. L’émission qui est alors diffusée par la Télévision Centrale de Moscou, à une heure de grande écoute, est un peu particulière en raison de son thème : les OVNIs. Sujet plutôt tabou à l’époque dans cette zone géographique et pour laquelle l’information ne circule pas, ou alors, sous le manteau. Comme bien d’autres choses dans ces pays de l’époque (denrées alimentaires du marché noir, samizdat, etc.).

Dans cette émission d’une chaine nationale, deux représentants qualifiés viennent évoquer la création d’une commission d’enquête, la « Section OVNI » sur ces mystérieux objets (l’on traduira ensuite le terme OVNI en russe, ce qui donne NLO : Neopoznanie Letayouchtchie Obiekty.)

C’est ainsi que s’exprimera longuement Porfiri Stolyarov qui est un ancien général de l’Armée de l’Air. Stolyarov présidera la Section OVNI. Dans cette mission, il sera secondé par son premier secrétaire : Felix Zigel. Ce dernier est un scientifique ; un professeur de mathématiques et d’astronomie à l’Institut d’Aviation de Moscou où il exerce.

Stolyarov et Zigel profiteront de leur passage à la télévision nationale pour demander aux témoins d’observations d’OVNIs de leur faire parvenir leurs témoignages ou rapports.

La Section OVNI sera dissoute peu de temps après mais Felix Zigel enquêtera longtemps sur le sujet et il est, aujourd’hui, considéré comme le « père » de l’ufologie russe.

Felix Zigel, scientifique et « père » de l’ufologie russe.

En mars 1968 (donc après la vague de 1965-67), parait le livre de Félix Zigel sur les OVNIs : « Observation des OVNIs en URSS (1er volume) ». Tapé à la machine, il ne sera diffusé qu’à quelques exemplaires seulement. En janvier 1975, sort le 2è tome de « Observation des OVNIs en URSS », de Zigel.

Ses enquêtes font référence en la matière. Des OVNIs de toutes sortes seront observées à l’Est, globalement similaires à ceux de l’Ouest dans leur forme, avec, toutefois, une exception : Zigler rapportera des témoignages de passages d’OVNIs en forme de croissant ou de faucille lumineuse ou en feu !

D’ailleurs, pour certains, la vague d’OVNI de 1967 serait due à des engins clairement identifiés mais que l’ex-Union Soviétique a dissimulée derrière le sigle OVNI. Ces objets étaient, justement, en forme de croissant ou de « faucille » et dissimulaient des engins mis au point par l’ex-URSS et qui pouvaient monter en orbite. Ils seraient appelés, en anglais, FOBS ; acronyme signifiant « système de bombardement sur orbite fractionné ». Ou « PLESETSK » en russe.

Voici ce qu’en dit, par exemple, James Oberg, un spécialiste américain de la question des OVNIs à l’Est, et porteur d’une théorie particulière : « La différence entre ces OVNIs et ceux vus dans d’autres pays est que, dans ce type de cas, le gouvernement Soviétique savait secrètement ce qui se passait exactement. Moscou savait d’où venaient les OVNIs, qui les avaient lancés, comment ils étaient propulsés, et pourquoi ils voyageaient à travers les cieux soviétiques. Il savait tout cela et refusait de l’admettre publiquement. C’est probablement la plus grande dissimulation sur les OVNIs dans l’histoire. »

En Grande-Bretagne, le Ministère de la Défense britannique révéla qu’entre 1959 et 1966, près de 450 rapports d’observations d’OVNIs furent signalés. La grande majorité de ces rapports provenait du grand public, auquel il faut ajouter les rapports d’observation de la police et des militaires. En 1966, ce sont 95 rapports qui sont signalés concernant l’observation d’OVNIs. Ce chiffre passe à…362 en 1967 ! Ce qui correspond à une moyenne d’une observation par jour ou à plusieurs observations la même journée ! Cette dernière option est plutôt valable lorsque l’on sait que les observations se concentrèrent sur le mois d’octobre 1967.

Ainsi, le 29 octobre, le Daily Telegraph titra l’article suivant : « La police voit un OVNI au-dessus du Sussex ». Plusieurs officiers de police virent « une pointe d’épingle argentée et lumineuse » bouger à grande vitesse au-dessus du commissariat de Lancing, près de l’entrée de la vallée Adur. A cette époque, et particulièrement en ce mois d’octobre, l’hystérie de masse semble planer au-dessus de l’Angleterre. Et, nous apprend Nick Redfern, auteur qui a enquêté sur cette vague anglaise, le Ministère anglais de la Défense songea à se mettre en liaison avec les Russes afin de poursuivre des programmes clandestins de recherches sur le sujet.

C’est par la fameuse émission du 10 novembre 1967, diffusée à la télévision d’état soviétique, et qui fut chroniquée en Occident par l’agence de presse Reuters le 12 novembre, que l’Angleterre apprend que l’URSS met en place une commission d’enquête (la Section OVNI). A la suite de cela, le correspondant de Reuters voulut rencontrer le major général Stolyarov mais ce dernier se rendit indisponible.

Cependant, le 12 décembre 1967, l’Ambassade britannique à Moscou fut priée d’enquêter sur le sujet OVNI afin de coopérer avec les Russes au sein d’équipes d’observation des OVNIs. La DIA ajouta que le conseiller scientifique de l’Ambassade britannique visita le Comité d’Etat pour la Science et la Technologie de l’Union Soviétique et enquêta sur deux sujets :

*Tout d’abord, le statut et la nature de la commission soviétique sur les OVNIs (la Section OVNI),

*Ensuite, la possibilité d’une coopération russo-britannique pour l’observation des OVNIs.

Selon la source de la DIA, la réponse fut la suivante : « …le conseiller britannique fut reçu poliment et la Commission fut librement discutée. Il fut dit aux Britanniques qu’ils recevraient une réponse à leur requête à propos de la coopération. » Seulement, selon la DIA, il n’y eut aucune réponse de la part des Soviétiques à ce sujet. N’oublions pas que nous étions encore en pleine guerre froide ! Il est d’ailleurs surprenant de constater qu’en pleine guerre froide, les Britanniques, alliés indéfectibles des Américains, eurent l’idée de demander une coopération sur ce sujet « stratégiquement sensible » avec ceux qui étaient considérés comme des ennemis de la paix du coté occidental… La DIA pensa, toujours selon Nick Redfern, que l’émission de télévision avec Stolyarov et Zigel fut un « oubli » de la commission de censure soviétique…

Pour Nick Redfern, cette demande des Britanniques traduit une inquiétude sous-jacente, en pleine vague d’OVNIs au-dessus du pays. Le pays était prêt à chercher de l’information auprès de l’ennemi soviétique plutôt que du coté des Américains, alliés traditionnels. Voilà qui ne manquera pas d’intriguer et d’interroger ceux qui ne croient pas à l’existence d’OVNIs ! …

Une explication à cette vague de l’année 1967 pourrait avoir été apportée par le Dr Olavo T. Fontes, médecin et ufologue brésilien (célèbre pour ses recherches sur le cas d’Antonio Villas-Boas). Il remarqua (ainsi que d’autres chercheurs dans les années 1950) que les vagues d’OVNIs se produisaient tous les 26 mois. De plus, il avait observé qu’il y avait un « pic » d’observations tous les 5 ans. Or, selon ses calculs, les deux cycles (celui de 26 mois et celui de 5 ans) coïncidaient à la fin de 1967.

Et, puisqu’il ne peut s’agir d’un phénomène naturel, cela évoque donc une intelligence agissant dans un but précis, avec une régularité qui ne doit rien au hasard…

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Stéphane Royer

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SOURCES :

Site du NICAP : http://www.nicap.org/papers/78hall-wave67.htm

Autres sites d’information sur la vague de 1967 :

http://ufoupdateslist.com/2000/nov/m03-018.shtml

http://www.abovetopsecret.com/forum/thread1155316/pg1

“1967 Canadian UFO Wave : The Year We Were Invaded Without Knowing It” (article de John Magor, du Canadian UFO Report, 1969) :

http://www.ufoevidence.org/documents/doc683.htm

“1967 : a wave of UFO Encounters” (article de Nick Redfern) :

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