INTERVIEW D’ANTOINE STATION

Stéphane Royer : Bonjour Antoine.

Antoine Station : Bonjour Stéphane.

Stéphane Royer : Alors, tu es le rédacteur en chef d’un magazine qui s’appelle Génération Cités d’Or. Est-ce que tu peux nous présenter ce magazine et, surtout, nous dire ton rôle par rapport à ce magazine ?

Antoine Station : Alors, Génération Cités d’Or, c’est un magazine qui va bientôt avoir trois ans, qui a pour sous-titre « le mag e-book alternatif ». L’objectif est de regrouper des auteurs, conférenciers du monde alternatif dans lequel on gravite. C’est-à-dire des ufologues, comme toi, des gens qui sont passionnés par l’archéologie interdite, la médiumnité, par l’histoire mystérieuse, et de leur donner un espace d’expression qu’on ne retrouve pas forcément dans les autres magazines. C’est-à-dire qu’on est…les articles font entre 8 et 12 pages, 15 pages pour les plus gros, et la différence avec un magazine classique, on va dire, c’est que dans le magazine classique ce sont les journalistes qui font le travail. C’est-à-dire qu’on va donner une tâche à un journaliste en disant : « tiens, écris-moi un article sur la terre creuse ». Alors que, dans Génération Cités d’Or, ce ne sont que des auteurs, conférenciers, passionnés, qui ont travaillé, pour certains toute leur vie, sur le sujet, et qui vont partager avec eux le sujet. Sur la terre creuse, je vais avoir des spécialistes, des personnes qui vont vraiment avoir étudié à fond le sujet. Ce qui donne beaucoup plus de profondeur à tous ces sujets.

Stéphane Royer : Et, dis-moi, comment t’es-tu intéressé à tous ces sujets-là ? Comment c’est arrivé, à quel âge ? Est-ce qu’il y a eu un livre, un événement déclencheur ?

Antoine Station : Les mystérieuses cités d’or ! Esteban, Zia, Tao, les cités d’or. Moi je suis de la génération des mystérieuses cités d’or, donc, quand la première saison est sortie en 1984, c’est un monde complètement nouveau que je découvrais. Entre ces pyramides, ces lignes de Nazca et ces extraterrestres…

Stéphane Royer : Les Olmèques.

Antoine Station : Ces Olmèques, voilà. C’était complètement hallucinant, donc, forcément, quand j’étais complètement en âge de m’intéresser au monde qui nous entoure, à me poser des questions, ça m’avait éveillé à tout ça. Et donc, j’ai essayé de comprendre. Et, c’est dans les années 2000, une fois que le temps est un petit peu passé et qu’est arrivé l’opportunité de faire des vidéos sur Youtube, où je me suis dit que j’interrogerais bien des gens. Des gens qui ont étudié, des gens qui savent et qui vont pouvoir m’expliquer des choses que je ne comprends pas. J’avais fait un petit passage sur BTLV, qui… c’était génial quand Bob est arrivé. Il ouvrait cette opportunité à se poser des questions grand public. Et puis, voilà, en 2013, j’ai ouvert ma chaine Youtube, qui s’appelle MIASME TV. Alors, contrairement à ce que certains… quelqu’un m’a dit y a pas longtemps : ah, c’est un chaine contre le Covid. Non, non, pas du tout. C’est la chaine d’information contagieuse. C’est un acronyme qui signifie Magazine d’Information de l’Actualité Spirituelle, Mystérieuse et Etrange. Voilà. Et toutes ces recherches que je faisais, du coup, avec ces chercheurs, ces conférenciers, qui apportaient des réponses sur les chaines, je me suis dit que ce serait bien de les mettre sur papier. Parce qu’il y a une vraie différence, moi qui suis youtubeur, je peux dire, entre regarder et écouter une émission, même très intéressante sur Youtube, on enregistre que très peu. Parce que, finalement, l’information qui est donnée, elle est chassée par la prochaine vidéo youtube que tu vas regarder. Alors que quand je publie une information papier, que ce soit un livre ou un magazine, dès que ça va t’interpeller, tu vas t’arrêter. Ton cerveau va s’arrêter et peut-être même relire les phrases avant pour bien comprendre. Et puis, si vraiment, avant d’aller plus loin dans l’explication, on va peut-être faire une recherche à coté sur internet, etc. Donc, voilà, ça ancre vraiment l’information.

Stéphane Royer : Est-ce qu’il y a des auteurs qui t’ont marqué, qui ont été des auteurs phares ? Est-ce que tu as des auteurs culte ? Voilà. J’ai vu, par exemple, que autour de toi, il y a des romans de Jimmy Guieu. Est-ce qu’il y a des auteurs comme ça qui t’ont éveillé, qui t’ont marqué plus que d’autres ? Des chercheurs ?

Antoine Station : Oui, forcément. Jacques Bergier et Louis Pauwels, dans Le matin des magiciens. Là aussi, ça a été une grande claque quand je suis tombé dessus. Anton Parks aussi, qui a vraiment été une très grande référence pour moi. Quelqu’un comme cet italien…Biglino.

Stéphane Royer : Mauro.

Antoine Station : Mauro Biglino, merci, qui m’a permis, moi, de nettoyer tous les derniers ersatz de croyance, tu vois, de rattachement religieux, de fausses croyances. J’ai jamais compris beaucoup de choses, mais là il a fini par balayer les derniers restes d’éducation judéo-chrétienne, on va dire, que j’aurai pu avoir. Voilà : ça ce sont vraiment des auteurs importants.

Stéphane Royer : D’accord. Et est ce qu’il y a justement des sujets qui t’intéressent plus que d’autres ? Est-ce que ce sont les sciences interdites ? les civilisations anciennes ? Est-ce que c’est l’ufologie ? C’est la parapsychologie ?

Antoine Station : En fait, tout est lié. Et donc, à partir du moment où tu commences à te poser des questions sur notre univers, tu t’aperçois que t’es obligé de remonter dans le temps pour essayer de trouver quelque chose qui ressemble à un début de vérité, en tout cas d’informations non falsifiées. Parce que plus tu te rapproches de l’ère moderne, et plus l’information est falsifiée. Et, au final, quand tu commences à enquêter sur toutes ces civilisations disparues, ces civilisations antédiluviennes, eh bien, tu as forcément l’ufologie qui entre dans la course, plus tous les autres sujets qui, au bout d’un moment, sont tous entremêlés.

Stéphane Royer : Quels sont tes projets aujourd’hui, par rapport au magazine ? D’abord, est-ce que tu as une information sur le tirage ? Tu peux en parler ?

Antoine Station : Oui, ce n’est pas un souci. Tu sais, moi je suis sur un tirage, sur un mode, un business mode, comme on dit, qui passe pas par les marchands de journaux et qui est uniquement de la vente par correspondance. Pour plusieurs raisons. La première était une raison financière, parce que quand tu te lances dans ce genre de projet, moi je suis parti grâce au crowdfunding, grâce au financement participatif. Et puis, il y a aussi une raison écologique. Je l’ai déjà dit par ailleurs : quand t’es diffusé chez un marchand de journaux, t’es obligé d’avoir un nombre de magazines minimum de présence par point de vente. Donc, si c’est trois par point de vente, il va falloir que tu imprimes 20 à 25000 numéros. Si t’en vends que 5000, y en a 20000… Soit, tu les rachètes, ce que personne ne fait ; soit ça part au pilon. Et donc, c’est un scandale, un gaspillage, un scandale écologique, dont personne ne parle. ET donc, au final, moi en ayant pris le parti de faire de la vente par correspondance, à partir d’un crowdfunding, ; c’est-à-dire, je savais le nombre de précommandes que j’allais avoir, j’ai estimé le nombre de ventes qui allait être réalisé. Du coup, ça me permet de faire un tirage…aujourd’hui, j’avoisine presque les mille numéros, mille exemplaires par numéro. Le numéro 1, je l’avais tiré à 500 exemplaires. Le dernier numéro, il est à 900 exemplaires. Donc, je suis en progression, mais, effectivement, c’est une progression lente par rapport à une visibilité qui serait sur le marchand de journaux.

Stéphane Royer : D’où le fait d’exister aussi dans des salons comme ici, aujourd’hui, pour faire connaitre le magazine ?

Antoine Station : Oui, c’est important. Et puis, tu sais, avec la période de covid, on n’a pas eu l’occasion de trop se montrer, de se faire connaitre. Donc, moi j’ai la chance d’avoir ma chaine Youtube qui me permet de partager l’information auprès de mes followers, comme on dit. Mais c’est vrai que c’est une situation un peu difficile. Et puis on a vu disparaitre certains des titres pendant cette période. On a vu des titres se renommer et repartir à zéro, comme L’Inconnu, par exemple…

Stéphane Royer : L’Inexpliqué.

Antoine Station : Ou l’Inexpliqué, oui.

Stéphane Royer : C’était Science et Inexpliqué, c’est devenu Inexpliqué.

Antoine Station : Oui, c’est ça. Tout à fait. Et puis, même, d’autres titres endémiques, comme Top Secret, qui est passé en trimestriel, parce que c’est compliqué. Ikaris aussi est passé en trimestriel. Donc, c’est très compliqué pour la presse aujourd’hui. Et le fait pour moi d’avoir un modèle économique un petit peu différent, j’arrive à absorber un petit peu cet impact. Et, clairement, j’en vis pas.

Stéphane Royer : Bien sûr. Et d’ailleurs, quelle idée de lancer ce magazine, quand on a une vie professionnelle ? Pourquoi se lancer, à coté, en lançant un magazine ?

Antoine Station : Parce que… je vais m’allonger sur le divan (rire). Ça remonte à mon père. Non, c’est parce que je suis issu d’une famille où, effectivement, mon père travaillait dans la presse. Il travaillait pour les distributeurs de presse, donc, j’avais tous les jours un nouveau magazine qui arrivait à la maison. C’est… ça pouvait aller de Femme actuelle à Géo, en passant par Facteur X ou Spirou et Pif Gadget, tu vois. Donc, j’ai vraiment été baigné dans la presse pendant toute mon enfance, mon adolescence. Donc, pour moi, c’était même pas une question. Ça coulait de source. En tout cas, j’ai déjà eu plusieurs fanzines quand j’étais jeune. Donc, c’était aussi…

Stéphane Royer : D’accord. Donc, c’était déjà une première piste ?

Antoine Station : C’est pas ma première expérience, mais en professionnel, oui.

Stéphane Royer : Quels sont les articles qu’on va retrouver au sommaire du numéro 9 ? Le prochain, tu peux en parler ?

Antoine Station : On va retrouver à peu près les mêmes thématiques. Là, maintenant, te donner vraiment les articles exacts, j’ai pas ma liste sous les yeux. Ça va être compliqué.

Stéphane Royer : C’est pas grave. Et sinon, des projets dans les numéros à venir, ou à l’avenir, tout simplement ?

Antoine Station : Oui, il y a un gros projet. Et d’ailleurs, je lance un appel sur le numéro 10, qui va être un numéro spécial Tolkien et des mondes imaginaires féériques. Donc, voilà, s’il y a des auteurs qui sont plus en adéquation avec ce genre de thématique, qu’ils n’hésitent pas à me contacter. Tolkien est vraiment un sujet que j’affectionne et je pouvais pas faire autrement que, à un moment donné, en parler, surtout qu’il y a beaucoup de choses à dire. Et puis, j’espère peut-être qu’à travers ce numéro on arrivera à faire des ponts à travers les mondes imaginaires de Tolkien et puis, peut-être, notre monde actuel. On verra s’il y en a ou pas. Sinon, après, oui, c’est de durer le plus longtemps possible.

Stéphane Royer : C’est un numéro thématique. Il y en avait déjà eu un avec le numéro 8, qui est un numéro spécial civilisations anciennes. Pourquoi des numéros thématiques et pas des hors-séries ?

Antoine Station : parce que faire un hors-série, ça nécessiterait de faire un numéro en plus. Et donc beaucoup plus de travail, voilà. Et ce qu’il faut savoir, c’est que même si je n’écris pas le articles – ce sont les auteurs qui écrivent les articles – la mise en page, la recherche documentaire, voire même la recherche, tout simplement vérifier qu’il y a pas des choses qui sont dites qui sont fausses. Parce que ça peut arriver que certains auteurs se trompent, donc ça demande beaucoup de travail. Et puis, voilà, les illustrations et tout ça, c’est beaucoup de boulot. Donc, quatre numéros, c’est très bien. L’idée c’est de partir sur un numéro spécial par an et trois numéros plus classiques.

Stéphane Royer : D’accord. Donc, on parlait de numéro hors-série. J’ai vu que tu avais aussi lancé une activité d’édition avec le roman d’Elisabeth de Caligny. Est-ce qu’il y a d’autres projets en ce sens ?

Antoine Station : Alors, oui. En ce moment, nous sommes en train de travailler en collaboration avec Marie Roca, pour sortir un roman dont le titre, de mémoire, va être, Les elfes d’Avalon. Un titre temporaire, mais on devrait être proche de ça. Il devrait sortir pour le mois de septembre. Nous sommes aussi en collaboration avec Peter Knight pour avoir le troisième opus de sa série sur les Envahisseurs. Et puis, Pascal Cazottes devrait sortir, pour la fin de l’année, pour les fêtes, un livre qui reprend dix grands personnages mystérieux de l’histoire.

Stéphane Royer : D’accord, ok. Donc, il y a vraiment de quoi faire. Les projets sont solidement avancés. Est-ce que tu aurais un dernier mot à dire ?

Antoine Station : Comme effectivement, on est au festival de l’Etrange, organisé par Deïmian, l’Etrange rendez-vous, j’aimerai lancer des appels : n’hésitez pas à aussi vous investir dans ce genre d’organisation car on a besoin d’être présent un petit peu partout. La période de pandémie, ou de plandémie, qu’on a vécu a vraiment coupé de l’herbe sous pas mal de projets, et c’est très bien ce qu’a fait Deïmian. Il va continuer dans 2 ans, j’ai entendu, c’est peut-être un scoop, qu’il y en aurait un en 2024. Mais voilà : il faut se lancer. Si vous avez des projets, des envies, il faut se lancer sur ce genre de projet, et on sera là pour être présent si vous avez besoin d’aide.

Stéphane Royer : Et bien, merci beaucoup Antoine.

Cachan, le 20 mars 2022.

https://www.generationcitesdor.com/

Couverture de l’actuel numéro.

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