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Salut à tous, la soirée d’hier (6 juillet) a été très intéressante. Cela dit notre conférencier a commis pas mal d’erreur dans son exposé que je pense il faudrait souligner. Avant tout, les sujets étaient ouverts au débat à par le fait que la façon dont ils ont été abordés ne nous laissait guère de place à la discussion. En fait, il s’agissait d’affirmations de choses sans aucune documentation derrière.
Il me semble que le principal sujet, crucial pour l’humanité est:
1 – des objets à mouvement intelligent pénètrent notre atmosphère, tentons de savoir de quoi il s’agit (ne serait-ce que pour notre propre défense.
2 – Il est très claire que nous avons de larges suppositions fondées qu’il s’agisse de civilisations extra ou intra-terrestres
3 – Quelles seraient les implications politiques, economiques et sociales si tout cela est avéré et surtout si on le divulgue à la population.
Partir dans des spéculations relevant des plus grands auteurs de science fiction ne parait pas faire avancer grand chose, au contraire, cela tend à discréditer les vrai chercheurs et toute la population qui tente d’amener la vérité au grand jour.
Alors je citerais une étude de CP.Kouropoulos sur les UMMO dont le discrédit me paraît sans appel.
En 1966, des correspondants Espagnols reçurent d’étranges lettres, prétendument expédiées par des extraterrestres. Selon Jean Pollion et Jean-Pierre Petit, ces lettres contiendraient des idées, une langue, une science, une technologie, une philosophie originales. Plutôt que de disserter stérilement sur leur origine terrestre ou non, ils nous invitent à examiner le contenu et les idées exprimées, qui seraient d’une grande ‘valeur opératoire’. Qu’en est-il?
J’ai bien peur que cette vision idyllique ne soit entretenue qu’à condition de délibérément nier les contradictions de cette affaire, flagrantes dès que l’on en approfondit n’importe quel élément, de manquer de la plus élémentaire culture générale ou volonté d’enquêter qui permettrait de reconnaître, sous le vocabulaire et la langue volontairement exotiques, les idées philosophiques ou scientifiques, les symboles, les théories, les idéologies, une langue, et même des croyances religieuses bien terrestres et leur extension dans l’imaginaire, à la manière bien connue des écrivains de science-fiction.
J’adopte donc l’hypothèse de la mystification.
Je commencerai par en détailler les lignes générales, puis les sources dans lesquelles ont été puisés tel ou tel concept, ainsi que les invraisemblances flagrantes. Cela nous mettra sur la piste des mystificateurs et de leur motivation.
Les affaires qui anticipèrent Ummo
I remember Lemuria
Amazing Stories des années quarante était dirigé par Ray Palmer. Resté nain et bossu à la suite d’un accident, ce fan de science-fiction, d’Atlantide, de Lémurie devenu écrivain et rédacteur-en-chef, reçut une étrange lettre augmentée de l’alphabet symbolique d’Atlantis, cité de la Lémurie disparue, mélangeant sons, concepts, symboles et rébus. Son éditeur la chiffonna et la jeta à la poubelle. Palmer l’en extraiyit, la déplia, se gratta la tête, puis trouva le contenu intéressant.
Comparant le son du  à son rébus qui évoquait un hiéroglyphe Égyptien :
— Tu vois, ça marche !
Après avoir été réécrite, ce fut la première nouvelle publiée de Richard Sharpe Shaver ; puis, ce fut I remember Lemuria en 1945, également remaniée par la rédaction d’Amazing et qui connut un immense succès populaire. Ce géant schizophrène de Shaver avait été bûcheron, conducteur de machines de chantier, métallurgiste, contremaître, puis emprisonné ; il admettait avoir commis des délits, mais sous l’effet d’influences psychiques délétères et l’injonction de voix émises par des Lémuriens à travers son poste de soudure électrique, une source de champs magnétiques et de scintillements psychotropes.
Dans sa nouvelle, il décrivait une société souterraine scientifiquement avancée, rescapée de la civilisation disparue de Mû dont quelques membres, après y avoir habité, quittèrent notre Monde il y a des millénaires ; ils nous rendraient visite dans des disques volants… pour un pèlerinage aux sources, selon Albert Einstein que l’idée séduisit.
De nombreux lecteurs relatèrent des expériences similaires. D’autres se persuadèrent avoir vécu antérieurement en Lémurie. Les intraterrestres s’y étaient transformés en robots, bons ou malveillants selon qu’ils étaient assujettis aux rayons psychiques bénéfiques ou délétères de leurs machines. Tous étaient, à l’instar des Lémuriens de Madame Blavatski, télépathes. Les décadents se livraient à des expériences télépathiques sadiques sur les Terriens. Les exilés seraient du côté des ‘gentils’. Sharpe prétendit les avoir rencontré en la personne de Nydia, belle et pulpeuse lémurienne qui se téléporta dans sa cellule et l’aida à s’en évader avant de devenir sa maîtresse ; il les décrivit comme blonds argentés au teint diaphane, très pâle.
Avec la folie des Soucoupes Volantes suscitée par la médiatisation de l’observation de Kenneth Arnold et du Crash de Roswell, Amazing Stories connut un succès immense.
I Remember Lemuria contient l’idée d’un alphabet-symbole constitué de soncepts, d’un peuple d’Albinos télépathes vivant à l’abri du Soleil, disposant d’une technologie avancée, de disques volants capables de voyages spatiaux, et de son asservissement ultérieur à des machines, du moins pour ce qui est de l’organisation de sa vie collective. L’idée apparue dans la science-fiction des années trente fut reprise à l’écran avec L’Âge de Cristal où joue Peter Ustinov (le roman Logan’s Run de W.F. Nolan et C.J. Johnson date de 1966, le film de 1976), puis Zardoz de John Boorman, Matrix des frères Wachowski, et… par Jean-Pierre Petit, selon qui toute société avancée finirait par inventer une intelligence artificielle destinée à la gouverner.
Remarquons encore que les soncepts ne sont pas nouveaux et possèdent des expressions traditionnelles: la Kabbale et le Sepher Yetzireh, l’Égyptien, ainsi que le Sanskrit, où chaque lettre possède une signification précise. En Inde, la science des sons et des Mantras semble venir de la région du Saraswati, dont l’alphabet pré-Sanskrit de 22 lettres était, à l’instar de l’Hébreu et du Linéal B, d’origine Phénicienne. Il existe une vidéo du Maharishi Mahesh Yogi se livrant à une exégèse de plus d’une heure sur la seule signification des cinq premières lettres du premier verset du Rig Véda : Agnim îlé, purohitam, yagyasya devam, ritvijam hotaram, ratnah dhatamam… dont la véritable signification, selon lui, serait un hologramme sonore qui ne serait lisible que grâce à la conscience pure, dont émane l’intelligence créatrice. A est le non-manifesté primordial, G sa scission en sujet universel qui devient conscient de lui-même en tant qu’objet dans le N, et I l’intelligence et énergie créatrice universelle qui en résulte, se manifestant dans le M. Dans la mesure où l’Ummite aurait été inspiré du Chinois, selon Godelieve Van Overmeire qui y détecta certains soncepts, il serait intéressant de les comparer à la Kabbale phonétique, magique ou divinatoire de cette langue et d’autres. Voir la Kabbale Ummite dévoilée.
Réalisme fantastique
Amazing Stories visait essentiellement un public d’adolescents. John William Campbell Jr, physicien, scientiste adepte de la conquête spatiale ainsi qu’amateur invétéré, à l’instar de Palmer, de pseudo-sciences, de paranormal et de fantastique, fonda Astounding science-fiction sur l’idée suivante, selon sa lettre à Ron Hubbard, qu’il venait de recruter, en janvier 1939:
« …Voici ma philosophie pratique: tout être humain aime voir ses souhaits se réaliser. Dans les contes de fées et le fantastique, ils se réalisent. Les adultes à l’esprit enfantin (l’“adulte” moyen a la mentalité d’un adolescent de 14 ans) n’osent pas lire de “contes de fées,” parce que leur raison a peur de reconnaître leur intérêt pour les choses enfantines – ils réalisent subconsciemment leur immaturité mentale et, par mécanisme de défense, les évitent.
» L’adulte typique… peut pleinement apprécier le fantastique s’il est écrit avec des mots et des formes de pensées d’adulte car, ayant absolument confiance en ses aptitudes mentales, il n’éprouvera aucun embarras à se faire prendre à lire des “trucs d’enfant.” »
John W. Campbell publia la science-fiction de Ron Hubbard, dont l’essai qui lança la Scientologie, La Dianétique, ainsi qu’Isaac Asimov, lancé par Palmer dans Amazing, qui allait ensuite inventer, dans Astounding et dès 1940, l’histoire fictive d’un Empire Galactique inspirée du volumineux ‘La chute de l’Empire Romain’ de Gibbons, rendue possible par les raccourcis dans l’hyperespace. Le moteur caché de l’Empire Galactique d’Asimov, sa raison d’être et l’explication de son devenir, seront la “science” de la psycho-histoire et les trois, puis quatre lois de la robotique.
Asimov inventa des robots anthropomorphes à cerveaux positroniques régis par les fameuses lois, dont l’un découvrira même le ‘schéma de la télépathie mentaliste’; une civilisation souterraine dans Les cavernes d’Acier, et le groupe occulte des psychohistoriens télépathes et manipulateurs de la Seconde Fondation. La facilité avec laquelle le lecteur d’Asimov prenait pour argent comptant et s’identifiait à sa fiction, qui transposait et amplifiait le connu à une échelle galactique et sous des habillages exotiques, se révéla chez les innombrables fans qui lui écrivirent que La Fondation n’était pas fictive, et qu’eux-mêmes se souvenaient de vies antérieures à Trantor. Voilà ce que la mystification Ummo tentera d’émuler: susciter le fanatisme en évoquant, déguisées, des expériences déjà familières. Exaspéré par la crédulité de ses fans et de son rédacteur-en-chef à Astounding, ainsi que par leur penchant immodéré pour le paranormal et les pseudo-sciences, Asimov se détournera de la S.-F. pendant une douzaine d’années, se confinant à la vulgarisation scientifique.
A. E. Van Vogt, autre auteur de l’écurie Campbell, publie, en 1945, le Monde des A, premier thriller d’une trilogie qui fera l’apologie du potentiel infini de l’Homme ainsi que de la logique Non Aristotélicienne de la Sémantique Générale d’Alfred Korzybski. Grâce aux méthodes préconisées par Gurdjieff et Ron Hubbard à ses débuts,(*) ses héros surmontent toutes limitations, réalisent l’unité entre leur intellect et leur nature émotionnelle, entre le Monde et sa représentation à travers, on l’apprendra dans La fin du A, le Néant Universel ; transcendent leurs préjugés, maîtrisent leurs passions ainsi que, grâce à leur ‘second cerveau’ relié au Néant, les déplacements temporels, voire la téléportation grâce à la ‘similarisation à vingt décimales’ du territoire avec sa carte cognitive… bien que, selon Korzybski, la carte ne soit le territoire. Manipulant matière et énergie, ils se bi-localisent, se ré-incarnent grâce à des clones biologiques qui les rendent immortels, résolvent les conflits éternels de l’humanité, instaurent l’Utopie sur Vénus et tentent de la généraliser aux Galaxies. La trilogie des A traduit parfaitement des idées de Campbell par le contenu psychologique et philosophique respectable utilisé comme gimmick intégré à la trame de l’histoire, et l’occasion simultanée offerte au lecteur de goûter aux fantasmes infantiles d’une toute-puissance surhumaine. Van Vogt se gardera de fonder sa propre religion mais inspirera des vocations — de façon rarement avouable vu le côté ‘littérature de Gare’ de la série des A — chez des générations de Réalistes Fantastiques, d’ufologues, de parapsychologues, de propagandistes Cosmistes Soviétiques ou Post-Néo-Trotskistes, de sorciers, de gourous, d’adeptes du développement personnel et de la solution non-violente des conflits, de mystificateurs et de mystifiés, de schizophrènes et de pataphysiciens.(**)
À l’initiative de Campbell, ses auteurs inventeront des Univers à philosophies ou pseudo-philosophies scientistes, humanistes et Cosmistes totalitaires — au sens qu’elles expliquent, tout comme Marx ou Hegel en avaient la prétention, l’histoire désormais galactique, ses causes et sa finalité — et conspirationnistes, ce qui fournit la trame de l’aventure avec ses nombreux rebondissements. Les adeptes du Principe Anthropique tenteront d’étendre l’idée à l’Univers tout entier de son commencement à sa fin sur des bases scientifiques.
Tlon
Ainsi que noté par Jacques Vallée, Ummo suit la mystification imaginée par Jorge Luis Borgès dans Tlon Uqbar Orbis Tertius, nouvelle où le groupe occulte Orbis Tertius, le troisième cercle, invente une planète imaginaire, Tlon, sa langue basée sur une agglutination de vocables-symboles et en écrit l’encyclopédie complète, dont des extraits sont peu à peu diffusés dans le désordre, dans le dessein que sa réalité finisse, à force de fascination mystérieuse, de synchronicité Jungienne et d’information de l’âme collective, de se confondre avec la nôtre. Tlon, à l’instar d’Ummo, utilise une numération duodécimale. Sa physique, reposant sur des surfaces plutôt que sur des lignes (la trajectoire d’un point), anticipa prémonitoirement les cordes. Toutefois, la physique de Tlon avait un précédent dans les théories unitaires hexadimensionnelles des années cinquante, qui considéraient un feuilletage projectif de leur espace-temps. Bien plus tard au Cern, des physiciens théoriciens hispaniques s’intéresseront aux supercordes SU(3)3, codées grâce aux orbifolds Z33 un triple cercle divisé en trois, en tant que moyen de réduire les dix dimensions de la supercorde à quatre. En hommage à Borgès et à Orbis Tertius?
Baal Contact
À l’instar de celles d’Ummo, les lettres dactylographiées par les extraterrestres de Baavi (Baal), dont le nom évoque la Mésopotamie, se réfèrent au communisme — Chinois de Mao Zédong en l’occurrence —, en tant que système politique, à la vitesse de la lumière variable dans les espaces interstellaires, à des paires d’Univers et à des disques volants lenticulaires à revêtement céramique, les Vaïdorjes, munies d’un habitacle central sphérique pivotant et de ‘canons laser désintégrateurs de micro-météorites’ que l’on retrouvera chez les Ummites.
Plusieurs éléments de l’affaire Ummo étaient apparus dans Baal-contact qui la préfigura, en 1963: une planète habitée par un peuple unique, parlant une langue unique et dirigée par un gouvernement totalitaire socialiste. Était-ce une étude de marché, afin de jauger la réaction des correspondants? Ces lettres étaient envoyées gratuitement par un certain MNY qui contacta Robert Charroux, en échange de réponses ou de commentaires.
Vraisemblablement que la majorité des récipiendaires décrochait quand la chose sombrait dans la propagande Maoïste pure et dans l’histoire-fiction. Baal était le premier nom du Dieu de l’ancien testament, commun au Moyen-Orient et d’origine Phénicienne. Pourquoi les références à la Mésopotamie? Parce que Sumer était une civilisation avancée en Sciences, en Astronomie, en Mathématiques, en Gestion et en Administration, de type social-théocratique, c’est-à-dire que ses cités étaient chacune gouvernées par un prêtre-gestionnaire dans l’intérêt de leurs habitants, au nom du Dieu tutélaire qui en était le seul propriétaire légal.
Le Cosmisme Russe et sa tendance Trotskiste
Aux yeux des partisans des Anciens Astronautes, mode lancée dans l’URSS Cosmiste de Khroushtchev par le Dr Azzaza et dont Bergier et Pauwels devinrent les adeptes avec Le Matin des Magiciens, paru en 1961, les dieux étaient… des Cosmonautes extraterrestres, venus, selon le Dr Azzaza, nous apporter la civilisation socialiste. Le système Sumérien de gestion, de distribution, d’impôts, d’éducation, de justice et de subsides versés aux veuves ressemblait étrangement au nôtre.
N’oublions pas le pendant Trotskiste révolutionnaire au Cosmisme Russe, promu par l’Argentin d’origine Italienne Juan R. Posadas dès 1959, chef de file dissident de la 4ième internationale, dont le groupe et ses affiliés, tels que le Revolutionary Workers’ Party britannique, usèrent de toutes les ficelles Trotskistes bien connues: agit-prop, entrisme et noyautage des partis socialistes frères, y compris le Labour Britannique, pour promouvoir la philosophie révolutionnaire messianique de Juan R. Posadas. Selon lui,
1/ Seules les civilisations avancées maîtrisent les voyages interstellaires;
2/ De telles civilisations sont, par définition, socialistes (tendance Trotskiste, ce que prouvent leurs contacts évasifs avec l’URSS et la Chine, par trop bureaucratiques et corrompues par le Stalinisme);
3/ Accueillons donc les visiteurs extraterrestres en tant que sauveurs de la classe ouvrière.
Voilà un credo typiquement Cosmiste. Le Trotskisme ayant déjà triomphé dans la galaxie, la Terre devait connaître son apocalypse nucléaire, que Posadas souhaitait ardemment en appelant, dans ses brochures et publications, l’URSS et la Chine à une attaque nucléaire préemptive contre les USA, au cours de laquelle la moitié de l’humanité, le système capitaliste et la bureaucratie Stalinienne périraient, pour laisser enfin place à l’utopie Trotskiste et rejoindre la confrérie galactique. Néanmoins, il ne manquait jamais de saluer les avancées spatiales de l’URSS et de la Chine, et leur prêtait des capacités technologiques fabuleuses, responsables selon lui de certains aspects du phénomène Ovni. Les Posadistes devinrent vite des extrémistes infréquentables aux yeux des autres tendances socialistes et Trotskistes, mais ils auraient indirectement influencé, serait-ce en réaction, leur parti frère Trotskiste Américain, dirigé à l’époque par un certain Lyndon H. LaRouche Jr, qui sera, un temps, un extrémiste paranoïaque qui s’alliera avec la droite et l’extrême droite. Plus tard, il se recentrera vers un genre de Démocratie Chrétienne dirigiste inspirée de Franklin D. Roosevelt et de Platon en rejetant toute idée de guerre nucléaire, chère aux utopistes Trotskistes dont certains deviendront les actuels neo-cons, prônant plutôt la coopération internationale pour le bien commun. Il n’en gardera pas moins quelques tendances philosophiques prométhéennes, Cosmistes, totalitaires… et conspirationnistes. Durant les années quatre-vingt, il promut la Guerre des Étoiles de Ronald Reagan, un moyen à ses yeux d’éviter l’holocauste nucléaire, et reste partisan enthousiaste de la conquête spatiale et des énergies nouvelles.
Derrière ces curieux personnages, on discerne l’influence de l’Âge d’Or de la science fiction initié par John W. Campbell.
Ummo, Star Trek incarné
Ummo est un festival d’impossibilités évoquant de façon occulte des idées, croyances, symboles et philosophies terrestres déjà familiers à certains cercles. L’intelligentsia de 1966 croit au progrès, se veut moderne, existentialiste et socialisante. Jésus-Christ aurait même été un précurseur de Marx. Et la cybernétique réalisera la libération de l’humanité de la nécessité d’être exploité. Tout ‘intellectuel’ de l’époque se devait d’avoir, dans sa bibliothèque, les oeuvres de Russell et de Whitehead à côté de celles de Marx, des livres sur la cybernétique et ceux publiés par les éditions Mir de Moscou, vulgarisant tel ou tel sujet scientifique, comme la relativité, la mécanique quantique, l’astronautique et les Lasers. Sans oublier Jorge Luis Borgès, le Yi-Ching et Carl-Gustav Jung.
Or, voici des extraterrestres. D’où viennent-ils? De Wolf 424, l’étoile la plus proche dans certains catalogues stellaires anciens, à 3,685 années-lumière de la Terre (une erreur typographique datant de 1938, venue de l’observatoire de Yerke). Plus proche même qu’Alpha du Centaure : ce sont nos voisins de pallier. Nous sommes humains? Ils sont humains ! Et bonne nouvelle, l’homme est bien le nec le plus ultra de l’évolution universelle, ainsi que le soupçonnaient déjà de nombreux philosophes terrestres. (À quelques détails près que la neuro-génétique, sous la direction avisée des Ummites, ne manquera pas de corriger.)
L’existentialisme est à la mode dans les années 60 avec Russell, son grand manitou, Whitehead y ajoutant une mystérieuse touche animiste et Néo-platonicienne qui réconcilie matière, science et esprit ? Eh bien les extraterrestres sont adeptes de Russell et font mieux que Whitehead : ils expliquent l’âme, la synchronicité et Dieu dans un système panthéiste à base de Krypton.
Nous sommes Chrétiens?
Eux aussi!
Et le symbole de leur Monde, apparenté à maints de nos glyphes du Ciel, contient même la croix. Curieusement, il existe en Russie un courant philosophico-religieux majeur, Socialiste, Prométhéen, Scientiste, Interstellaire, Aryen et Chrétien, le Cosmisme Russe, qui développe et promeut des idées similaires. Il fascina les élites Soviétiques qui en étaient les adeptes fanatiques, notamment dans l’aérospatiale. Il motiva la conquête de l’espace et connut un essor particulier sous Kroushtchev, puis Gorbatchev. Le socialisme à la scandinave est le plus avancé? Eh bien qu’à cela ne tienne: les extraterrestres non seulement pratiquent les idéaux socialistes modernes, mais sont blonds et de type Scandinave! Bref, ils incarnent toutes les utopies!
Géographie politique
Ummo est un seul peuple, d’une seule race blanche et Chrétienne parlant une seule langue, occupant un unique continent dont la contour général évoque… l’URSS, paradis des travailleurs — certes remodelé : la Méditerranée de l’Ouest, une Afrique et une Arabie réduites à leur côte Nord, elle-même fusionnée au continent Antarctique et de ce fait rendue inhabitable, un Golfe Persique rétréci, une Péninsule Indienne miniature, une Chine essentiellement squattée par la Mer Noire déplacée et hypertrophiée, la Péninsule Coréenne et le Japon, la Sibérie, le bassin Arctique, la Baltique, le Groenland réduit à un minuscule appendice en haut et à gauche, l’Europe Atlantique, l’Islande, ainsi qu’une Amérique quasi-inexistante.
Quant aux Îles Anglo-Saxones, elles se réduisent à un petit caca accolé à la ‘Bretagne Française’, d’une province hexagonale rappelant la France où l’on reconnaît un mont volcanique sur un massif rappelant l’Auvergne.
Remarquer que les îles à l’extrème-droite se prolongent à l’extrème-gauche: il s’agit visiblemment d’une carte de la planète tout entière.
À l’instar de la Terre, Ummo possède un Océan Arctique et un Continent Anrarctique : c’est une Europe du Nord-Russie hypertrophiée. Il est étrange que les régions manquantes à notre Monde transposé soient justement celles des ethnies et des religions absentes sur Ummo. Ein Volk, ein Reich… l’Utopie insulaire d’Ummo rappelle vaguement l’Atlantide, sujet de fascination universelle chez les Francs-Maçons Américains tels que Bulwer Lytton et Edgar Cayce, ou chez les Aryanosophes Allemands qui inspirèrent le nazisme.
Avec un peu d’imagination, on y verrait même un continent unique à l’image de… la Suisse, ce prototype de la Confédération Européenne qui en est le cœur géographique insulaire, tant estimé de M. Giscard d’Estaing. (La Suisse est, selon les Astrologues, un pays associé au signe de la Vierge. Or, les Ummites viennent de la constellation éponyme. Toujours selon les Astrologues, l’URSS, nation Cosmiste, est liée au signe du Verseau dont Uranus, le maître, a un glyphe proche de celui d’Ummo)
Vu l’absence des USA de la carte Ummite, nul ne s’étonnera que la sauce n’y ait pas pris.
Modèle utopique pour l’Eurasie? Mais le découpage côtier en est bizarre pour un continent naturel, avec de trop nombreux profils quasi rectilignes, angles nets et arcs de cercles, typiques des dessins de Jordán Peña.
Remarquer le losange de la forme générale, l’escalier du profil ‘Atlantique’ et, en moins régulier, du bas et du haut.
Noter la ressemblance des provinces avec des… pièces de puzzle. Les frontières de notre planète qui y ressemblent furent tracées à la règle et au compas par les puissances coloniales en Amérique, en Afrique et au Moyen-Orient. Quelque chose de similaire est visible dans le trans-sibérien, dont une ligne droite contient encore la marque du doigt du Tzar sur la règle qui la traça. Des logiciels contemporains utilisant les fractales auraient évité ces défauts, preuve que notre technologie a devancé celle des mystificateurs de 1966.
Noter également les quelques lignes fixes de communication terrestres et aériennes, presque toutes rectilignes et polygonales, similaires à celles des mappemondes promotionnelles des compagnies aériennes des années soixante, ou au réseau optique aux débuts d’Internet. Aujourd’hui, le trafic aérien est trop dense, complexe et variable pour toujours emprunter les mêmes voies, et il en serait de même pour le trafic de masse à effet de sol d’une civilisation avancée. Quant à notre réseau optique ou électrique, ses arborescences se sont trop complexifiées pour être représentées aussi sommairement.
Finalement, il y a l’immense pont reliant la côte Sud d’UMMO à son continent ‘Antarctique’, séparant sa ‘Méditerranée’ du ‘Golfe Persique’, et sur lequel passe une voie de communication terrestre: vu le flux solaire ténu que reçoit cette planète, environ le cinquième de celui sur Terre et la moitié que sur Mars, le climat équatorial y ressemble à notre climat polaire, mais en pire: il faut faire abstraction des courants atmosphériques ou marins comme le Gulf Stream qui y amènent la chaleur des tropiques, et du fait qu’un homme ou un arbre y reçoivent, du fait de leur verticalité, un ensoleillement acceptable. Le climat circumpolaire Ummite doit donc être du genre à liquéfier l’azote, sous des tempêtes épouvantables. Pourquoi bâtir un pont immense au-dessus d’un Océan gelé, du bord extrêmement inhospitalier d’un continent glacé vers un autre, qui l’est davantage encore, au-delà du cercle antarctique?
Tectonique
La dérive des continents serait responsable de notre diversité ethnique, linguistique et culturelle, menant inéluctablement, selon les Ummites, à des conflits, source de quasiment tous nos problèmes. Donc diversité = conflit, mais non enrichissement mutuel? Pensée linéaire, étroite et totalitaire qui anticipe le ‘Choc des civilisations’ de Huntigton, fort lu dans le cercle des néocons Américains et promeut une idéologie impériale. De type ‘Vénusienne’, Ummo serait dépourvue de dérive continentale, ce qui aboutirait à aussi à des tracés continentaux différents de ceux de la Terre (Jusqu’au losange et aux escaliers du profil ‘Atlantique’?)
Ummo a effectivement des ressemblances à Vénus, Monde de l’Utopie pacifique communisante des A de Van Vogt, qui deviendra la planète-fétiche du programme spatial soviétique et la destination de mainte sonde Venera. Ainsi, la distance de Ummo à Iumma est approximativement celle de Vénus au Soleil et les excentricités orbitales sont analogues. Vénus, Mir, en Russe, signifie Paix, Harmonie, Monde et Univers. Elle qualifia mainte entreprise de propagande : les excellentes éditions Mir, des maisons de la jeunesse, des programmes radio en langues étrangères et la célèbre station spatiale. Les allusions à Vénus abondent chez maint contacté comme Adamski, ou ceux qui entrèrent en communication avec Ashtar, alias Astaroth, dérivé du dieu mésopotamien lié à Vénus et récemment reconverti en ‘chef de la flotte galactique’.
Mais Vénus est dépourvue de dérive continentale et, à l’exception de ses volcans, de massifs montagneux car elle est dépourvue d’Océans! Habillez-la d’océans, d’une atmosphère plus fraîche et vous aurez des socles océaniques constamment refroidis. Et donc, avec une composition voisine de la nôtre, un cycle de création de plaques continentales sous les océans et leur subduction sous le continent, qui, à supposer qu’il fût initialement unique et plat, inéluctablement se fissurera et formera des massifs Alpins. Nul besoin, pour expliquer la dérive continentale sur Terre, d’invoquer les invraisemblables scénarios à la Vélikhovski récemment concoctés par Jean-Pierre Petit.
En recyclant le CO2 atmosphérique vite capturé sous forme de carbonates dans l’érosion chimique des sols par les pluies acides, dans le carbone végétal et les coquilles des mollusques marins par la subduction des plaques de sédiments riches en carbone, puis la libération thermique de leur CO2 par le volcanisme, ce qui stabilise et réchauffe le climat, la tectonique des plaques semble indispensable à la genèse d’une civilisation avancée. Son absence d’un Monde aussi crépusculaire qu’UMMO, supposé riche de CO2 atmosphérique, lequel sans tectonique hyperactive serait éphémère, y jette un doute sérieux sur une civilisation native. Vu la température, le CO2 y serait solide.
Astronomie
La distance initialement donnée par les Ummites entre notre Monde et Iumma (Wolf 424), de 3.68502 Années-lumière, était quasiment celle, erronée suite à une communication confuse de l’observatoire de Yerkes en 1938, de certains anciens articles, livres et catalogues terrestres d’astronomie, ce qui en faisait l’étoile la plus proche de la Terre. Quelle probabilité existe-t-il qu’une civilisation intelligente, qui plus est humaine, apparaisse si près de nous et incarne DEPUIS PLUSIEURS MILLIONS D’ANNÉES toutes les coutumes et modes éphémères de l’intelligentsia madrilène des années 1960: blanche, chrétienne et même catholique, socialiste, existentialiste, moderniste (selon des tics présents chez les Ummites et déjà raillés par Jacques Tati)… tandis que sa géographie ressemble étrangement à celle du Monde Chrétien de race blanche qu’elle visite? Et qu’elle ne nous découvre que maintenant? La distance ayant été corrigée à 14.4 Années-lumière, les Ummites rectifièrent le tir, adoptant la nouvelle valeur prétextant que la distance initiale était en fait celle — qui plus est fluctuante! mais néanmoins donnée à cinq décimales — parcourue dans l’Univers jumeau. Plus tard, ils corrigeront encore une décimale ici ou là pour calquer à de nouvelles mesures plus précises ou embrouiller les choses.
Wolf 424, une naine brune, est trop froide pour que s’y développe une civilisation avancée à son voisinage, surtout là où se trouverait Ummo. D’autant plus qu’elle avait longtemps été supposée double, ce qui sera confirmé à la fin des années soixante, et s’était révélée de masse et de température bien plus faibles que ne l’indiquent les lettres Ummites, ce qui y interdit toute planète porteuse de vie intelligente. (Masse totale du système double: 0.143 Masses solaires en deux naines de 0.067 et 0.076Ms séparées de 2UA, T~2800°K) Les données des lettres Ummites sont manifestement fantaisistes, même en regard des connaissances de l’époque, qu’elles suivent mais n’anticipent jamais. Quelle probabilité que cette distance — variable selon les plissements temporaires du WAAM-WAAM — corresponde exactement à la valeur erronée d’anciens catalogues terrestres? Si les auteurs du canular voulaient qu’il fut plausible, ils auraient utilisé des données qui nous mystifieraient encore. Pour comparaison avec Wolf 424, voir http://ufoweb.free.fr/wolf.htm.
L’analyse des données des lettres dévoile une erreur majeure: la luminosité de IUMMA, trois fois trop faible en considérant sa masse, facteur qui, parmi d’autres concernant UMMO, comme l’absence d’une tectonique des plaques pour recycler le CO2, d’un Jupiter à distance suffisante pour capter les comètes ou d’une Lune pour en stabiliser l’axe de rotation, y rend la vie intelligente impossible. Bref, Wolf 424 n’est pas Iumma et celle-ci, telle que décrite dans les lettres, exclut une civilisation native avancée.
Atterrissages et photos truqués
On sait à quel point les atterrissages d’Aluche, puis de San José de Valdéras de 1966 furent suspects : les témoins ‘spontanés’ directs, malgré les habiles allégations du contraire, se résumaient chaque fois au seul et incontournable Luis José Jordán Peña et à son complice, Vicente Ortuño ; les photos prétendument indépendantes furent prises sous les même angles, aux mêmes moments, par le même appareil chargé du même film. Luis José Jordán confessa les détails de sa mystification à la Sûreté Espagnole, puis en 1993 à l’enquêteur Manuel Carballal, confession confirmée par son complice Vicente Ortuño : comment il avait chargé son appareil d’un film Noir-blanc rapide et à grain grossier, fermé son diaphragme au maximum afin d’étendre le champ et rendre clair à la fois le paysage lointain et la maquette proche, la faisant apparaître plus grande, utilisé une pose rapide et compensé en forçant sur le temps de développement afin d’accentuer encore le grain et faire disparaître le fil de nylon qui tenait l’Ovni fait de deux assiettes en papier collées surmontées d’un bol en plastique.
Malgré cela, le fil apparut aux professionnels de l’imagerie qui analysèrent sur ordinateur les photos dès 1977. Jordán Peña montra à Manuel Carballal les photos et les négatifs qui lui restaient, moins réussis, qu’il n’expédia pas. En suivant les instructions détaillées de Jordán Peña, Carballal produisit des photos quasiment identiques.
Peña expliqua aussi à Carballal comment il avait fabriqué le sceau en métal du sigle Ummo, qu’il lui montra, car il l’avait encore conservé dans un tiroir, et qui servit à authentifier les lettres, et l’étampe avec laquelle il fit apparaître en relief le sigle Ummo sur les bandes en Tevlar qu’il introduisit dans des tubes de Nickel abandonnés à Aluche. Le Tevlar était un fluorure de polyvinyle fabriqué par Dupont de Nemours pour la Nasa, obtenu par Jordán Peña auprès de l’un de ses ingénieurs qu’il avait rencontré. Jordán Peña avait même saupoudré de site d’Aluche d’une substance radioactive, mais à son grand chagrin, aucun enquêteur ne le remarqua car aucun ne se servit d’un compteur Geiger!
La supercherie étant manifeste, considérons néanmoins le fond du message véhiculé, qui serait d’une grande valeur scientifique et opératoire selon ses exégètes, en faisant mine, ainsi qu’ils nous y exhortent, de nous désintéresser de sa forme, un canular, et de son messager, un manipulateur: quelle probabilité que la structure idéale pour le transfert entre les Univers jumeaux soit, parmi des milliers possibles, justement celle obtenue en collant ensemble deux assiettes de camping standard et en les affublant d’un bol en plastique?
Science
Quid de la fabuleuse science Ummite? Ainsi que je le montre ici, elle n’est qu’un reflet, une extrapolation, certes habile, du connu et ne nous apprend pas grand chose d’original. Les dix dimensions mathématiques décrivant l’espace-temps et l’espace de phase chez les Ummites étaient communes dans la physique mathématique des années soixante. Elles anticipèrent les dix dimensions métriques de la supercorde, inventée en 1971, à la manière dont le Titan fictif anticipa étrangement, quelques années auparavant, le Titanic réel, mais le nombre dix était depuis longtemps présent dans la physique fondamentale et même la numérologie : les dix éléments du groupe de Poincaré correspondant à dix angles. Il y a en outre les dix éléments du tenseur métrique, d’Énergie-Impulsion et d’Einstein, et surtout, les dix dimensions de l’Espace de Phase (positions et impulsions) ou de Finsler (positions et vitesses) des théories unitaires à cinq dimensions, connues depuis les années vingt. Enfin, il y a nos dix doigts, nos nombres digitaux, les dix sephiroths et l’antique décade pythagoricienne.
En fait, la science réellement fondamentale avance lentement, sur maintes décennies, contrairement à certaines branches de la phénoménologie ou de la technologie, que certains magazines de vulgarisation populaires présentent inlassablement comme des révolutions scientifiques mensuelles. Et les énigmes de la physique fondamentale reviennent périodiquement hanter ses meilleurs esprits, par vagues successives, souvent éloignées dans le temps. Ainsi que le disait Edward Teller à l’un de ses étudiants devenu docteur “Ce qui est correct, dans votre thèse, n’est pas très nouveau, et ce qui est nouveau ne me semble pas très correct.”
Ceux qui se pénétrèrent de la prétendue Science Ummite en fantasmant sur elle ont peiné à en extraire quoi que ce soit de cohérent, après plus d’une quinzaine d’années de recherches acharnées. Ils auraient progressé plus vite s’ils avaient découvert les références scientifiques originales, bien terrestres, qui inspirèrent cette prose bizarre, ce qui leur aurait évité quelques erreurs monumentales. Quelques idées impliquent certes des synthèses audacieuses effectuées par d’authentiques savants. Celles-ci étaient diffusées et vulgarisées par des sources disponibles au cours des années cinquante, soixante et quatre-vingt : magazines scientifiques, livres, récits de science-fiction et d’anticipation Américains ou Russes, revues Cosmistes, essais et conférences de scientifiques de haut niveau, etc. S’y ajoute une fascination religieuse pour la technique, si possible exotique, une certaine condescendance agaçante et une volonté manifeste d’épater les pauvres Terriens que nous sommes à l’aide de descriptions exhaustives de zinzins incompréhensibles d’un modernisme à outrance que Jacques Tati avait déjà amplement ridiculisé dans ses films. Exemple déjà relevé par Gildas Bourdais : le véhicule Ummite à pattes articulées, en contradiction flagrante avec l’axiome fondamental de la technologie. Avec tous ses vérins hydrauliques, actuateurs, microprocesseurs ou calculateurs analogiques, aucun être doué de raison, fut-il extraterrestre et fou, ne généraliserait un mode de locomotion pareil, qui combine à la fois un coût élevé, une complexité byzantine, une fiabilité et un confort douteux à un accès à l’habitacle difficile pour les pauvres passagers. Nous voilà en effet dans l’Univers fabuleux de Zig et Puce ! On retiendra aussi les repas de bouillie ingérés à l’aide de tubes en plastique.
UIW
Voici pourquoi le choix d’une demi-vie comme étalon de temps, qui plus est celle de 3.1 minutes du Thallium 208, l’un des derniers chaînons de la désintégration du Thorium, est une très mauvaise idée: tout comme les transitions hyperfines utilisées dans les horloges atomiques, cette demi-vie dépend, selon H. Reiss, des champs électromagnétiques, qui peuvent être mesurés et annulés par un blindage s’ils sont extérieurs, mais non lorsqu’ils sont d’origine inter-atomique et dépendent de la composition chimique. Rappelons que durant la demi-vie, statistiquement déduite a posteriori sur un échantillon aussi grand que possible d’événements afin de réduire la fluctuation, un noyau a une chance sur deux de se désintégrer. Des constatations à vérifier indiqueraient même que, contrairement aux transitions hyperfines des horloges atomiques, la demi-vie dépendrait aussi de condensats magnétiques de leptons (M. Rambaut, Urutskoev) ou d’états nucléaires exotiques (J-P Vigier) qu’il est par contre difficile de détecter, ce qui influencerait le taux de désintégration observée (W. Reich, R.K. Hammack). De tels phénomènes ont déjà été exploités en tant que source d’énergie dans maints brevets déposés depuis la fin du dix-neuvième siècle et il est probable que la survie future de notre civilisation en dépende. Mais admettons que ce facteur soit pris en considération et compensé, ce qui représenterait un défi majeur. L’utilisation de la demi-vie du Thallium pose de nombreux problèmes pratiques et surtout fondamentaux:
– En mécanique quantique, l’incertitude sur l’énergie E = hf et donc sur la fréquence f d’une transition est inversement proportionnelle à la durée de vie D t de l’état excité métastable (D E ~ h/D t → D f ~ 1/D t). Dans le cas de la transition atomique hyperfine, cette durée de vie se compte, pour un atome isolé, en millions voire en dizaines de millions d’années, d’où la précision extrême des horloges atomiques. A contrario, une durée de vie de 3 minutes implique une incertitude multipliée par au moins 13 ordres de grandeurs sur l’énergie exacte de la transition bêta, d’où une incertitude sur sa probabilité et donc sa demi-vie, que la théorie électrofaible peut évaluer. (L’incertitude peut être due à plusieurs modes de transfert d’énergie dans le noyau vers des états métastables liés à sa taille et sa structure dynamique) Voilà un argument qui jette un doute sérieux sur l’utilisation du UIW en tant qu’étalon fiable du temps. Il s’y ajoute des considérations pratiques:
– Le Thallium 208 étant instable et issu de produits de processus aléatoires eux-mêmes instables, le contrôle exact du nombre initial d’atomes à un moment donné est difficile.
– Le signal de la désintégration du Thallium 208 n’est pas unique, puisqu’il s’agit d’une désintégration bêta: l’énergie de l’électron éjecté variant continûment de zéro à 4.994MeV, il peut être confondu avec de nombreuses autres désintégrations analogues de la chaîne du Thorium.
– Même si le nombre exact d’atomes de Thallium 208 était connu à un instant donné et leur désintégration reconnue à coup sûr, ce qui est difficile en pratique, le signal fortement dépendant de ce nombre, n’aurait qu’un caractère statistique difficile à exploiter en temps réel avec précision. (La demi-vie se déduit a posteriori d’un grand nombre d’événements mesurés sur de longues durées, en tenant compte de l’imprécision concernant le nombre d’atomes et la possibilité de reconnaître leur désintégration) En revanche, la fréquence de la transition hyperfine des horloges atomiques est quasiment indépendante du nombre d’atomes, et son signal de fréquence bien définie est facilement exploitable en temps réel en tant que métronome.
– Vu le très grand nombre d’atomes nécessaire afin d’assurer une précision satisfaisante et leur instabilité, cela implique une production quantitativement importante en continu et à une échelle industrielle (retraitement du Thorium, calutrons). Bref, l’horloge Ummite serait une véritable usine de retraitement nucléaire comparable à celle de La Hague, qui coûterait des milliards d’euros, Sa précision vaudrait guère celle d’une horloge à quartz compensée en température.
– Finalement, et pour des raisons évidentes, on choisit généralement pour étalon de temps non seulement un signal d’une très grande régularité, d’une grande pureté spectrale qui soit facile à obtenir et à reconnaître, raisonnablement indépendant des potentiels ambiants et du nombre exact d’atomes, ce que la désintégration radioactive ne fournit pas, mais dont les battements définissent un intervalle de temps très petit, de l’ordre du dixième de nanoseconde pour le Césium.
Tandis que la construction d’une horloge atomique au Rubidium d’excellente précision est à la portée de n’importe quel physicien pour quelques centaines d’euros, l’utilisation pratique du UIW en tant qu’étalon du temps est une mission impossible, incroyablement onéreuse en temps et en ressources. Elle est un exemple autrement plus surréaliste d’anti-fonctionnalité que le véhicule à pattes pour le transport terrestre ou la MHD pour le transport aérien.
Langue
Godelieve Van Overmeire découvrit l’étrange corrélation de la langue Ummite… avec le Chinois, reconnue par l’ufologue Shi Bô. L’analyse linguistique approfondie de Jean Pollion ayant révélé une Kabbale phonétique, l’affirmation sur son site Internet que dès lors “ce n’est plus du Chinois” est insensée. Puisque corrélation indéniable il y a, celle-ci, une fois établie, ne peut ensuite être évacuée. La seule chose que prouve Pollion est que la retranscription phonétique d’éléments choisis du Chinois s’accorde avec une Kabbale phonétique, à l’instar de l’Hébreu, de l’Égyptien, du Grec, du Sanskrit, du Lémurien de Shaver, dérivé de l’Anglais et du système de soncepts de Tlon. Vu la richesse des associations d’idées possibles chez l’homme et sa tendance innée à percevoir des structures souvent imaginaires, la Kabbale phonétique de Peña, un condensé de l’Espagnol selon un schéma un peu plus élaboré que celui de Shaver et appliquée à certains mots du Chinois, peut faire des merveilles. L’auteur du canular, puis Jean Pollion exploitèrent et systématisèrent cette intrigante propriété. Elle est d’autant moins étonnante que le Chinois est, à l’instar de l’Égyptien, composé de syllabes-idéogrammes-symboles.
Parler de langue Ummite est abusif : seul un saupoudrage de mots exotiques et quelques rares phrases simplissimes sont connus. On a bien un vocabulaire construit selon une logique… idéogrammatique, mais non une langue! J’aimerais découvrir une seule oeuvre littéraire en Ummite laquelle serait, selon Jean Pollion, sans verbes, ni adverbes, ni adjectifs, ni sujets, ni objets : où est le Shakespeare, le Victor Hugo, le Vyasa, l’Homère, le Virgile Ummite? Il n’existe même pas de poème connu dans cette ‘langue’! Quid d’un simple manuel technique?
Religion
Enfin, la théologie Ummite : nos amis extraterrestres seraient chrétiens. Pourquoi pas? Ils nous disent aussi que l’être humain peut refléter activement le Dieu Universel, ainsi que l’ont affirmé maître Eckhardt, Stephen Jourdain et maints Yogis. Au-delà d’un seuil, un Avatara quitterait le Monde manifesté et connaîtrait une Ascension. Jusque là et à condition de ne pas être trop rationaliste, il n’y a rien a redire, l’idée étant une variante de celles de maintes philosophies et théologies. Ainsi la légende de l’Alchimiste Taoïste Chinois du quatrième siècle qui, ayant été transfiguré par la découverte de la Pierre Philosophale, disparut devant ses disciples ébahis après avoir atteint la réalisation spirituelle. Elle inspira le récit similaire de l’Ascension d’UMMOWOA, le Christ Ummite.
Maintes religions terriennes véhiculent l’idée d’hommes-Dieu mis à mort et ressuscités : Krishna dans l’hindouisme, Gautama dans le boudhisme transformé en religion officielle sous Ashoka, empereur Indien et guerrier, Osiris dans la religion pharaonique des Égyptiens, Dyonisos — qui transformait l’eau en vin —, Prométhée et Hercules chez les Grecs, Mithra et Zoroastre chez les Perses. Quasiment tous naquirent d’une vierge fécondée par Dieu un 25 Décembre dans une grotte ou une étable, beaucoup furent visités par trois rois mages, tous étaient d’ascendance royale et beaucoup furent charpentiers, révélèrent une connaissance stupéfiante de la théologie à 12 ans, eurent 12 disciples, guérirent les malades, prêchèrent l’amour du prochain, étaient le Verbe fait chair, le Fils de l’Homme, la Vérité, le Chemin et la Voie, furent baptisés à 30 ans et mis à mort à Pâques à leur 33ième année, puis connurent une Ascension. Selon les Ummites, le phénomène serait rarissime : il ne serait survenu qu’une seule fois sur notre Terre en la personne du Christ, et il existerait des civilisations de plusieurs millions d’années en avance sur la nôtre où la chose ne se serait jamais produite.
Et c’est là où tout devient surréaliste, car les Ummites sont, de fait, à l’instar de l’Espagne de Franco, Catholiques.
Kaqolikos signifie Universel. L’Universalité de l’Église est elle naturelle et innée? Au commencement de notre ère, il exista un mouvement, le Christianisme Gnostique, qui fit la synthèse spirituelle des divers hommes-Dieu susmentionnés et du Néo-platonicisme, ainsi que de certaines idées philosophiques en l’entité du Christ, principe transcendant; désincarné en tant que personnage historique, mais susceptible de se manifester en l’homme. Voilà le Christ que Saint Paul rencontra en esprit. Au service d’un pouvoir royal ou impérial absolu, le mythe fut systématiquement historicisé, unifié au monothéisme politique et ethnocentrique concocté à partir des traditions religieuses diverses des peuples de Canaan sous l’autorité du Roi Hezekiah, puis de son petit-fils Josias de la tribu de Judah au sixième siècle avant notre ère, contre les autres tribus sémites, telle celle d’Israël ou d’Edom.
On trouve, dans la bible, de nombreux plagiats d’hymnes et prières à Ishtar et à d’autres Déesses, avec leur nom remplacé par YHWH par ses prêtres. On y trouve aussi, à l’instar de ce que ferait plus tard le Christianisme avec les Dieux païens ressuscités en Saints, de nombreux Dieux, Rois et Héros Moyen-orientaux réincarnés en patriarches et prophètes bibliques. Le message en fut encore davantage monothéisé lors de la traduction de la Torah en Grec dans la Bible des septante du troisième siècle avant notre ère, où les divers concepts des Dieux primitifs mésopotamiens et moyen-orientaux encore apparents dans les Elohaïm de la Genèse, dans le Baal Mosaïque ou l’Adonaï, furent tous traduits en SEIGNEUR-DIEU UNIQUE.
YHWH n’était, à l’origine, le Dieu guerrier que de la seule tribu de Judah. La syncrèse monothéiste opérée avec force et massacres, tant sous les Rois Hezekiah et Josias que sous l’empereur romain Constantin et ses successeurs, impliqua des meurtres, des persécutions et des génocides sur les tribus, les peuples et les penseurs dont les traditions furent plagiées et unifiées. L’Universalité faite chair du Catholicisme ne résulta point d’un oecuménisme, d’un dialogue et d’un accord spirituel entre Gnostiques, Yogis et adeptes de Krishna, de Mithra, d’Osiris ou d’Apis, mais de leur persécution, où tout document religieux ou historique, tout mouvement spirituel, tout prêtre ou homme éduqué qui aurait témoigné du plagiat fut décrété hérétique, torturé, pourchassé ou détruit, ce qui aboutit aux incendies de la bibliothèque d’Alexandrie.
Par réaction, le Judaïsme Pharisaïque qui ne se convertit pas à la nouvelle croyance artificieuse, fut persécuté et se radicalisa sous sa forme Talmudique, figée, repliée sur une identité ethno-mythique aigrie, rétrograde et illusoire. Et l’Islam élabora les mêmes mythes afin de justifier théologiquement l’invasion de l’occident du septième siècle, dépeuplé par la peste et une catastrophe climatique. En insistant sur l’historicité et l’unicité du Christ, les Ummites justifient les pages les plus sombres de notre histoire lointaine, tout comme de l’histoire récente en faisant l’apologie du Marxisme totalitaire et du terrorisme nucléaire sur les nations souveraines que prônait Bertrand Russell afin d’instaurer de force un gouvernement mondial qui aboutit à Hiroshima. Les Ummites nous disent préférer le Christianisme gnostique. Mais cela contredit leur caution de l’historicité du Christ, que les gnostiques niaient énergiquement, au péril de leurs vies. On ne peut avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre!
Quant à la relation *biblique* concernant UMMOWOA, le Christ Ummite, forçat et esclave dans une centrale solaire sous la lumière implacable de IUMMA (se souvenir qu’UMMO ne reçoit qu’un cinquième de la lumière solaire sur Terre…) et le régime dictatorial de l’infâme WIE 1, jeune et cruelle impératrice qui se proclamait d’essence divine et accordait à ses sujets le privilège… d’ingérer sa merde, on y voit le noble UMMOWOA prendre la défense de sa compagne d’infortune YOODAA, âgée de 26 ans, obligée de se livrer à un cunilingus sur sa cruelle gardienne de seize ans. Celle-ci, insatisfaite de son zèle, la frappa de la verge d’acier pourvue d’aiguilles à son extrémité qui lui servait d’arme. UMMOWOA se porta alors à la défense de la malheureuse en posant son regard profond dans les yeux de sa tortionnaire, ce qui était strictement interdit, mais qui la fit fuir folle de honte et la convertit quelques jours plus tard en sa fervente adepte! Franchement, ce récit d’école du Dimanche fait songer à du Ben-Hur revisité par le professeur Choron!
Luis José Jordán Peña
Voilà le personnage-clé de toute l’affaire. Ingénieur en télécommunications, électronicien, dessinateur et parapsychologue, Luis José Jordán Peña (dont on voit ici un dessin face à son pendant Ummite) avait suivi un stage de psychologue d’entreprise, fonction qu’il exerçait dans une société de travaux publics. Il vantait ses talents de psychotechnicien et avait dirigé le département de physique d’un collège madrilène où il avait enseigné cette branche ainsi que les mathématiques. Jordán Peña se passionnait pour la science fondamentale et la cosmologie dont il suivait activement les progrès en lisant livres et articles. Il correspondit avec nombre de savants de son temps, de plusieurs pays. Rationaliste et sceptique de droite, il était particulièrement méprisant à l’égard de ses contemporains qui croyaient au paranormal et aux Ovnis. Il avait fondé et présida durant plusieurs années la Société Espagnole de Parapsychologie, la SEP dont il avait construit lui-même les appareils de laboratoire.
Il imagina et mit en oeuvre la mystification UMMO afin de confirmer sa thèse selon laquelle le 79% de la population souffrait d’un dédoublement paranoïaque de la personnalité. Pour les voix Ummites, il se servit de filtres, d’une distorsion et parlait lentement en se bouchant légèrement le nez entre le pouce et l’index, le micro étant placé tout près d’une cavité adjacente afin d’en capter les résonances et obtenir cette voix étrange, à la tonalité à la fois profonde, sourde et nasillarde. Mais à la motivation d’étude sociologique s’en ajoutait une autre, moins avouable, de manipulation sexuelle à tendances sadomasochistes, dont on retrouve des éléments dans le paragraphe concernant UMMOWOA. Il monta une autre mystification sectaire, celle du cercle Pirophos, également à vocation sadomasochiste, et un mouvement pseudo-hindou dont il fut le maître réincarné.
Effaré de la crédulité que ses lettres suscitèrent, Jordán Peña tenta d’accumuler les indices, les invraisemblances, d’exhorter ses lecteurs à la pensée critique, de souligner l’importance de la logique tétravalente, qui contenait la notion-clé du Vrai en dehors du Réel, c’est-à-dire de la vérité mythique au sein d’une fiction, ce que suggérait le nom même d’UMMO, mais rien n’y fit. Son ‘Star Trek incarné’ avait acquis une vie autonome, dont il finit par s’accommoder. Il en tira un profit trouble dans certaines relations féminines.
Devant l’apparition de deux sectes apocalyptiques et d’autres manipulateurs qui prirent le relais, et auxquels on devrait les lettres sur le suaire de Turin, il avoua tout en 1993. Son complice Vicente Ortuño fit de même. La même année, Trinidad Pastrana reconnut être l’énigmatique Marisol, mystérieuse intermédiaire des Ummites et récipiendaire de leurs étranges ‘rapports’. Marisol utilisa le téléphone et ses voyages à l’étranger pour poster lettres et messages Ummites dans les services postaux des pays qu’elle visitait, amenant les chercheurs à croire que les Ummites voyageaient autour du monde pour collecter des données sur notre planète. La correspondance UMMO lui était dictée par Jordán Peña. Trinidad affirma qu’elle l’avait rencontré à l’extérieur d’un studio radiophonique et qu’elle fut captivée par sa discussion avec lui sur la photographie Kirlian. Les circonstances l’amenèrent à se faire hypnotiser par Jordán Peña, puis à être soumise à ses abus sexuels. Une autre femme, Mercedes Carrasco, également victime d’abus sexuels de la part de Peña, allait aussi être impliquée dans les fantasmes du parapsychologue et dans la mystification UMMO. Manuel Carballal raconta comment elle posta les lettres UMMO de Malaisie et du Zimbabwe en 1983-84. Dans un entretien enregistré, elle évoqua son implication dans l’affaire UMMO : “Je rencontrai Jordán en 1972 ou 1973 à la Conférence de la SEP, et acceptai d’être hypnotisée par lui, d’abord devant témoins et ensuite seule…” Jordán profita d’une lettre que Mercedes Carrasco avait postée à un groupe spirituel pour se présenter en tant que ‘Maître Hindou’, l’amenant à croire que le seul moyen de compenser son ‘mauvais karma’ d’une existence antérieure était de se soumettre à une relation sadomasochiste avec lui.
(Cf: Manuel Carballal, El Ojo Critico No.1, Espagne).
Du pouvoir des mots
Isaac Asimov, qui cherchait à faire rêver par la puissance de son imagination et à en vivre, avoua que jamais il n’écrivit ni n’écrirait de roman, de nouvelle ou même d’essai de vulgarisation scientifique mentionnant la septième planète de notre système, découverte par Herschel. Il parla même de la… ‘planète indicible’. Pourquoi? Eh bien parce que phonétiquement en Anglais,
Uranus = Ton Anus ou bien Urineux, ce qui s’accorde avec le sadomasochisme de Jordán Peña. Mais Urineux est aussi, en Anglais comme en Français, l’anagramme de Ruineux, d’où l’aversion instinctive d’Asimov, qui souhaitait bien gagner sa vie!
Selon l’Astrologue Volguine, le natif dominé par cette planète, l’Uranien, a souvent l’apparence d’un mécanicien sale couvert de cambouis. Et il sent la transpiration. Asimov était bien conscient du pouvoir évocateur des symboles et des mots, B.-A. BA de son métier!
Voyons donc ce qu’évoquent certains mots, symboles ou concepts Ummites :
)|(
Idéogramme du Ciel en Chinois et de l’espace-temps de de Sitter elliptique, qui représente géométriquement la tétravalence des solutions de l’équation de Dirac, constituées de bi-spineurs (les paires d’Ibozoo-uu). Contient aussi la Croix chrétienne qui indique notre salvation par le retour annoncé du Christ céleste. Le sigle )|( fait songer à la lettre russe J (pour Jordán?) et au glyphe de la planète que l’astrologie associe à la révolution de février, à l’utopie, à l’électricité et à l’Union Soviétique, mais aussi à des choses moins avouables, mentionnées par Asimov et présentes dans UMMO : Uranus, éponyme de l’antique dieu du ciel.
Que les extraterrestres vinssent du ciel n’est-il finalement pas aussi banal que, pour des pingouins, de venir du pôle Nord?
IUMMA = IUMA ou I Ursa Major, étoile double circumpolaire servant à repérer l’étoile polaire, figurant l’axe du Monde et source occulte de la Tradition Primordiale selon Tilak, Guénon et alia. L’Axe du Monde est aussi UMMA, mot hindou désignant le canal de la Kundalini. Iumma est aussi la translitération phonétique de Human en Anglais. IUMO signifie humour en Chinois et IUME astre lumineux en sanskrit (G.V.O.).
Les Ummites, éminement rationnels et à l’odorat si fin viennent de la constellation de la Vierge, signe rationnel et HUMAIN associé à l’élément Terre, ce dernier étant lui-même lié… au sens de l’odorat selon l’ésotérisme hindou. Quant à notre belle planète bleue, dominée par l’irrationnel, elle est vue par eux dans la constellation des Poissons, dont l’ère des conflits fera place à celle de fraternité universelle du Verseau, dominée par Ouranos dont Ummo figure le glyphe.
OYAAGAA = la planète du carré, symbole traditionnel de la Terre et de son élément depuis une lointaine antiquité… qui n’a pas attendu les Ummites, ainsi qu’anagramme phonétique de… Ô GAÏA
OEMMI = homme
YIEE = Femme, YIE en Chinois (G.V.O.). Le YIN avec la racine indo-européenne qui donna le grec guneka pour femme, d’où gynécée, gynécologie, etc.
GEE = Grand frère en Chinois (G.V.O.)
UIW ~ HUI, un moment en Chinois (G.V.O.)
WOA ~ YHWH revu par Jimi Hendrix?
UMMO = HUMO ou fumée, en Espagnol, selon Luis José Jordán Peña lui-même, qui voulut d’emblée suggérer la mystification fumeuse. Mais le mot évoque aussi l’Américain ou l’Espagnol Humor (Des Ummoristes seraient-ils parmi nous?) et l’Italien Uomo.
Le mot commémorerait aussi le Russe Oummov, qui mit en évidence la composante longitudinale de l’onde électromagnétique : son impulsion et son moment angulaire. (Les livres de physique des éditions Mir parlent du vecteur d’Oummov plutôt que de Poynting.) On retrouve l’association électromagnétisme — Uranus, maître du Verseau, signe du Nouvel Âge cosmique dont le glyphe figure les Ondes et dont le pays symbolique serait la Russie.
On pense aussi à Umea, ville-phare du socialisme suédois, à Oumma royaume de Sumer et nom de la communauté des croyants dans la religion musulmane. À l’instar des musulmans pratiquants, les Ummites ne boivent jamais d’alcool. On retrouve Umma réincarnée en communauté des croyants chez les bédouins de Dune, space opera de Franck Herbert publié en 1965 et inspiré de l’Empire Britannique, dont le héros réalise une synthèse entre Napoléon, Mahomet et Laurence d’Arabie.
Pourquoi le principe caché de la conscience et de la vie repose-t-il sur des chaînes de Krypton? Parce que c’est un gaz noble, fortement soluble dans l’eau à l’instar de l’Argon et du Xénon, et dont le nom évoque justement un principe occulte, tout comme le prana des hindous ou l’orgone de Wilhelm Reich.
L’Hélium et le Néon sont communs, les ballons du premier évoquant une certaine légèreté vaine et insubstantielle, les enseignes du second un clinquant tapageur et nouveau-riche.
L’Argon, qui signifie tardif, est le plus répandu des gaz rares. Seule la conscience des Vaudois, réputés lents, fonctionnerait peut-être à l’Argon.
Le Xénon fait peur par son côté lourd, étrange et exotique : il ne conviendrait qu’à de formidables mutants extraterrestres indestructibles ou aux redoutables X-Men.
Le Radon, radioactif et instable, est éphémère et dangereux.
Le Krypton, lui, rappelle la planète natale de Superman, héros bienveillant qui utilise ses pouvoirs pour protéger l’humanité, dont il est le gardien discret à l’instar des Ummites.
Dans le même registre, il y a la fascination du Titane, qui évoque les Titans et dont le nombre est le 22, celui des lettres de l’alphabet hébreu et des cartes du Tarot.
Mentionnons l’étrange sensibilité dermo-optique des Ummites, qu’ils partagent… avec nous, sans le mentionner.
Quels cachottiers! cette curieuse faculté fit l’objet d’un livre de Jules Romains, augmenté et réédité chez Gallimard en 1919, puis en 1964. Dès
Suite:
Dès 1963, A.S. Novomeyski allait ressusciter le sujet en Union Soviétique, ainsi qu’Yvonne Duplessis en France en 1974, dans de nombreuses publications.
Finalement, il y a la coutume Ummite d’enlever les enfants à leurs parents à treize ans et de confier leur éducation à la seule communauté. Elle vient de Sparte, modèle antique de toutes les sociétés totalitaires. On la retrouve dans les jeunesses hitlériennes, sionistes, catholiques, ainsi que communistes d’Allemagne de l’Est et de l’Union Soviétique.
Pour couronner le tout, les Ummites sont venus sur Terre afin d’étudier si la synchronicité Jungienne s’applique entre Mondes extraterrestres. Étrangement, leur verdict sans appel est négatif, ce qui est un comble !
La logique du mensonge
Tout cela serait plutôt comique — la fable étant manifestement cousue de fil blanc — , si la mystification n’avait suscité une croyance fanatique et durable, même chez des gens par ailleurs cultivés et prétendument rationnels, souvent des ingénieurs d’un certain niveau tels que Jean-Pierre Petit ou Jean Pollion. Et il y a la fascination du symbolisme synarchiste et totalitaire, commun à de nombreux ésotérismes de pacotille activement promus aujourd’hui, des syncrétismes politiques et religieux à vocation fasciste ou impériale, tels que le Dogme Chrétien justifiant Byzance et le Saint-Empire, le Catholicisme fondamentaliste allié du franquisme, l’Aryanosophie qui inspira Hitler, le Cosmisme Russe moteur de l’empire soviétique, l’existentialisme humanisto-Panthéiste de Russell partagé par la plus que centenaire Société Fabienne, apologiste de la Conspiration au grand jour de H.G. Welles et d’un Social-Impérialisme colonial dont Tony Blair fut l’avocat enthousiaste, cynique et efficace, très en vogue au Council of Foreign Relations et chez les néocons États-Uniens, avec toutefois, chez eux, une connotation fascisante empruntée à Leo Strauss et à Alexandre Kojève. Cette fascination donc, devrait raisonnablement inquiéter, vu sa possible exploitation par les groupes susnommés.
Les protagonistes de l’affaire Ummo exigèrent jadis que les fameuses lettres ne soient remises et lues qu’aux CROYANTS, auxquels on demandait impérativement de les écouter confortablement assis, détendus et en groupe, de façon à ce qu’elles s’enregistrent optimalement dans l’inconscient en court-circuitant la pensée rationnelle, méthode typique des sectes. Les exégètes actuels imposèrent que les groupes de discussions sur l’Internet dédiés à ces lettres n’évoquent JAMAIS leur origine terrestre possible ou leur finalité, mais uniquement leurs détails soi-disant techniques, qui prolifèrent d’autant plus que la liste Ummo-sciences s’est maintenant scindée en cinq. Cela contredit singulièrement le crédo Ummite qui inciterait au scepticisme raisonné. Or, le but de tout totalitarisme, au contraire, est d’abolir la raison et de la remplacer par le Mythe, au service du diktat arbitraire de l’Empereur et de son Oligarchie.
La logique Tétravalente, connue des psychologues et dans les sciences humaines, et que pratiquait — paraît-il sans le savoir — , Lacan, serait idéale, puisqu’elle considère non seulement ce qui est Vrai ou Faux, mais aussi ce qui est Vrai ou Faux en dehors du Réel, c’est-à-dire au sein du délire pathologique, des théories farfelues, du Mythe, de la Raison d’État ou de la Réalité virtuelle que tente d’imposer toute propagande impériale au service de ses sycophantes. Voilà la définition même du sophisme, qui ne se soucie guère de la vérité, à ses yeux inexistante ou inintéressante, mais de séduire et d’amadouer les masses, sophisme institutionnalisé au nom duquel Socrates dut boire la ciguë. Le Sophisme fut extrêmement populaire sous Néron et engendra de nombreuses fictions littéraires qui avaient l’apparence du Réel, et dont certaines servirent de matériau dans la genèse du Mythe Chrétien. Les Médias Américains nous en ont donnés un bel exemple au cours de la dernière Guerre du Golfe par leurs mensonges éhontés et systématiques. La logique Tétravalente aboutit nécessairement à l’Oxymoron, ou proposition auto-contradictoire. Exemples : une Sombre ou Obscure Clarté, le Mentir Vrai et ses synonymes, le Réalisme Fantastique, la Science-Fiction voire parfois la Physique Théorique. L’œuvre cosmologique de J.P. Petit en regorge avec ses masses gravitationnelles négatives. Orwell citait aussi les célèbres slogans de son Empire Socialiste à l’échelle d’un continent de 1984 auquel notre monde ressemble de plus en plus : LA LIBERTÉ C’EST L’ESCLAVAGE, ou L’IGNORANCE EST UNE FORCE. Ce Monde avait aussi LE MINISTÈRE DE LA VÉRITÉ, chargé de concocter les mensonges du jour et de constamment réécrire l’histoire selon la politique du moment, LE MINISTÈRE DE LA PAIX, qui menait des guerres incessantes aux confins de l’Empire afin de faire frissonner le citoyen en direct sur son écran, de le distraire de ses problèmes immédiats tout en justifiant sa mise sous tutelle permanente par un état policier totalitaire.
Les Ummites admettent que notre société est gangrenée par les pulsions primitives de ses oligarchies.
Et leurs moyens d’observation seraient autrement plus avancés que les nôtres.
Or, la lettre qu’ils envoyèrent en janvier 1991, avant la première guerre du Golfe, ne mentionna nullement l’imposture des photos satellites américaines truquées qui montraient des troupes Irakiennes inexistantes… massées aux frontières saoudiennes, prêtes à une invasion imaginaire et prétexte de l’offensive Américaine, photos qui permirent de manipuler les princes Saoudiens et d’obtenir leur soutien à la guerre, des contrats juteux et l’installation de bases militaires. Le Vrai en dehors du Réel… Elle ne mentionna pas non plus que Saddam obtempérait et que l’armée Irakienne avait entamé son retrait du Koweit, manœuvre nécessairement longue car impliquant des troupes importantes et du matériel lourd. Par contre, elle glosa sur les motivations prétendument irrationnelles, religieuses et mystiques de Saddam Hussein liées à… son hérédité arabe, un argument raciste. Et passa à côté de mainte information cruciale que de bons journalistes d’investigation avaient déjà déniché. Bref, le niveau informatif de cette lettre valait à peine celui de CNN!
Ni sur le plan scientifique, ni sur celui de l’information, on ne trouve la moindre contribution Ummite originale vérifiable et ayant une valeur quelconque. Par contre, on y trouve des allégations vagues et des contradictions à foison, ainsi que de nombreux mensonges avérés.
Conclusion
L’inanité de la thèse extraterrestre concernant les missives Ummites est manifeste.
Mais y eut-il d’autres sources à ces lettres?
Leurs erreurs grossières du genre des assiettes collées ensemble et leur éléments sadomasochistes rendent peu probable la thèse de la propagande d’une organisation gouvernementale comme le KGB ou d’une institution telle que la Société Fabienne Anglaise lesquelles, aussi conspiratrices et mal inspirées qu’elles puissent avoir été, se voulaient néanmoins sérieuses, crédibles et respectables. À l’instar de n’importe quel journal, elles auraient eu leur rédacteur scientifique qui aurait, seul ou en lançant quelques coups de fils à des collègues, vite décelé les absurdités patentes, comme la luminosité trop basse de IUMMA, et coupé court à la prolifération surréaliste des décimales, typique des ingénieurs, concernant des quantités qui ont des variations et évolutions séculaires substantielles: excentricité orbitale, inclinaison axiale, température et distances stellaires.
Un Cosmiste Russe exalté éviterait d’y mêler Bertrand Russell et son existentialisme pragmatique, séculier et puritain, tandis qu’un membre de la société des Amis du même Bertrand Russell aurait vu d’un fort mauvais oeil les références au Catholicisme fondamentaliste et au Krypton. Quant au contenu scatologique et sadomasochiste de la lettre concernant UMMOWOA, j’imagine un mystificateur isolé, lassé de concocter semaine après semaine, en visitant des bibliothèques, de la pseudo-philosophie pédante suite à d’interminables sessions de questions-réponses avec des participants crédules, la rédigeant l’après-midi d’un week-end où il était de mauvaise humeur. Et j’imagine le même mystificateur, lassé, tracer maladroitement le Monde imaginaire d’Ummo en quelques dizaines de minutes et en envoyer les copies sans trop vouloir y réfléchir. Par contre, je vois mal un groupe occulte de conspirateurs situé à Londres ou à Moscou, suivre semaine après semaine les sessions de discussions de la Baleine Joyeuse en Espagnol, en téléguider les réponses, toujours en Espagnol, souvent ineptes, durant trente ans. Reste donc la thèse du canular/étude psychologique perpétré par Jordán Peña, ingénieur, dessinateur, parapsychologue autoproclamé et psychologue d’entreprise.
Jordán était conscient des modes intellectuelles de ses contemporains, modes qui s’épanchaient à foison lors des nombreuses réunions et soirées des pseudo-intellectuels de la bourgeoisie Madrilène aisée: Marxistes-maoïstes révolutionnaires de salon, partisans du socialisme à la scandinave, de l’autogestion Yougoslave ou même adeptes fanatiques de Staline, de la peinture abstraite, de l’existentialisme de Russell, de la libération sexuelle et de la femme, de l’avant-garde moderniste, sans oublier l’impact de l’ésotérisme du Nouvel Âge, de la psychanalyse Jungienne, du Réalisme Magique de Borgès, de la parapsychologie, de la logique Non-Aristotélicienne des romans de Van Vogt et des croyances Posadistes sur les Ovnis. Jordán Peña était un rationaliste catholique de droite, et considérait toutes ces modes comme ridicules et irrationnelles. Atterré par la crédulité incroyable de ses contemporains, il aboutit à la conclusion que le 79% de la population souffrait de paranoïa aiguë, voire d’une évidente dissociation schizophrène — dans le cas qui l’occupait, entre sa fonction sociale bourgeoise aisée sous le régime de Franco et son imaginaire magique, marxisant et radical.
Ayant fréquenté les séances de lecture spirites de Fernando Sesma à la Baleine Joyeuse à la fin de 1965 et ayant été ébahi par l’incroyable naïveté des participants, il décida d’y prendre un rôle actif. Il monta ce canular en tentant de lui donner une certaine cohérence. Avec quel matériau? Eh bien n’importe quoi d’exotique qui lui tombait sous la main: discours sur la mécanique quantique et le Champ Unifié de Heisenberg, la cosmologie selon Schrödinger, la Relativité Générale expliquée à l’homme de la rue par Albert Einstein, textes de philosophie panthéiste de Whitehead, dictionnaire du Chinois phonétique, manuels soviétiques de psychologie et de gestion d’entreprise des éditions Mir, un peu de Jung, de Borgès, d’Ufologie Posadiste, de Tao Té Ching, de Cabbale, de science-fiction, deux assiettes de camping, un bol, une canne à pêche et un appareil photo. En pleine course spatiale des deux superpuissances vers la Lune, il obtint vraisemblablement les échantillons du fameux Tevlar d’un ingénieur de la Nasa rencontré au stand Dupont de Nemours de quelque foire industrielle, vantant les retombées technologiques de l’espace dans le domaine des plastiques, à laquelle il aurait accompagné son ami Raffael Farriols, industriel de la branche. Et quoi de plus exotique que l’idéologie de certains régimes totalitaires tels que celui de la Corée du Nord ou de la Chine Populaire, dont les fascicules de propagande, vraisemblablement glanés dans quelque salon du livre ou exposition, valaient leur pesant d’Ibozoo-uu? Peut-être avait-il aussi des amis Francs-Maçons, Posadistes ou synarchistes?
Il y eut certes des apports extérieurs sporadiques: services secrets Espagnols (CESID), ainsi que le révèle Carballal, sectes d’inspiration Ummite qui envoyèrent quelques lettres, ainsi qu’une mystérieuse ‘organisation Nord-Américaine’, selon l’aveu de Peña à un ami de longue date en 1998. Une collaboration occasionnelle avec le programme MK Ultra de la CIA à travers la secrétaire de l’ambassade US qui assistait aux réunions de la Baleine Joyeuse? Des contacts avec des sympathisants de l’organisation alors Trotskiste, Chrétienne et influencée par le Cosmisme de Lyndon LaRouche, dont certains ont noté la parenté avec certaines de ses vues? Mais les thèmes et l’initiative furent essentiellement de son crû, en prolongement direct de son canular. Sans doute consulta-t-il d’anciens journaux dans quelque bibliothèque afin d’y déceler quelque fait divers susceptible d’être exploité pour sa mystification. Puis, il prit des notes au cours de ses excursions. Suivant le canevas fourni par Borgès dans Tlon Uqbar, il diffusa ses premières lettres Ummites et monta le faux atterrissage d’Aluche, puis de San José de Valderas avec Vicente Ortuño et quelques faux témoins. Or, la réponse, inattendue, fut dithyrambique! Le succès fut tel qu’il l’incita à poursuivre l’expérience, les questions nombreuses et passionnées de l’assistance lui permettant ensuite de potasser tantôt tel texte philosophique, tantôt tel essai scientifique afin de fournir, au cours des après-midis de ses week-ends où il les dactylographiait et où il en traçait les dessins, des réponses Ummites convaincantes. Le caractère public et interactif du canular UMMO, auquel se joindra un nombre croissant de participants de qualité explique son ampleur, sa richesse et son impact, tandis que la nature confidentielle de Pirophos lui interdira un tel essor.
Le public visé n’était évidemment pas celui des scientifiques, mais le milieu bourgeois-bohème d’alors. Et c’est ce dernier qui, par son enthousiasme et sa crédulité sans limites, fera durer et se développer l’affaire, au centre de laquelle Jordán Peña continuera de trôner, imperturbable, tirant les ficelles, pour voir jusqu’à quels sommets le besoin de croire peut porter l’absurde. Lorsque, pris en flagrant délit de mensonge, sa participation à d’autres canulars et la complicité de Vicente Ortuño étant établies, il finira par tout avouer en 1993, des amis de trente ans devenus fanatiques et dont le souhait le plus cher était désormais de finir leurs jours sur UMMO refuseront de le croire, consternés. Incapable de les convaincre, il se résignera, pour sa tranquillité et la leur, à perpétuer la fable, malgré les preuves de la mystification, malgré ses aveux et ceux de tous ses complices: ce sont les Ummites qui m’ont demandé ces aveux…
À ce sujet, citons le Père de l’Église Tertullien (vers 160-200), un Romain cultivé, converti à la nouvelle croyance du Christianisme dont il devait forcément, à l’instar de ses contemporains sceptiques qui criaient à la fraude, connaître toutes les ficelles mythologiques qui servirent à en construire le récit pseudo-historique. Et pourtant, Tertullien défendait avec véhémence sa nouvelle foi : “Credo quid incredibilis est — Je crois parce que c’est incroyable”. “Je maintiens que le Fils de Dieu est né. Pourquoi n’ai-je point honte de soutenir pareille chose? Pourquoi! mais parce qu’elle est en elle-même chose honteuse. Je maintiens que le Fils de Dieu est mort : et c’est entièrement crédible parce ce que monstrueusement absurde. Je maintiens qu’après avoir été enterré, il ressuscita, et cela je le tiens pour absolument véridique parce que c’est manifestement impossible.” Belle expression du Vrai en dehors du Réel de la Logique Tétravalente — on croirait presque entendre Jean-Pierre Petit !
Et Albert Einstein : “Deux choses sont infinies, l’Univers et la sottise humaine. Mais je ne suis pas sûr de ce que j’affirme au sujet de l’Univers.”
IMPORTANT concernant les dires de notre conférencier, les UMMOS nous auraient permis de découvrir un moteur fonctionnant au Tétrafluorure de Xenon en 1962/64.
Pour mémoire:
Le xénon a été découvert par les chimistes britanniques William Ramsay et Morris Travers le 12 juillet 1898, peu après leur découverte du krypton et du néon. Ils l’ont trouvé dans un résidu issu de l’évaporation sélective des différents éléments composant l’air liquide[6],[7]. C’est Ramsay qui proposa de baptiser ce nouveau gaz xénon, du grec ξένον [xenon], la forme singulier neutre de ξένος [xenos], signifiant « étranger » ou « invité »[8],[9]. En 1902, Ramsay estimait que l’atmosphère terrestre devait contenir 1 partie pour 20 millions de xénon[10].
Le tétrafluorure de xénon a été immédiatement mis au grand jour dans les années 20.
Les essais sur des moteurs on été réalisés par les Nazis en 42 puis abandonnés. Les américains ont repris les essais et ont finalement abandonné en 1996 pour reprendre le developpement de la MHD (sources wikipedia – comme quoi, il n’y a pas besoin de partir trop loin).
En ce qui concerne la séquence d’ADN modifiée au silicium pour nous indiquer la structure génétique des UMMOS (parue sur la bas du crop circle en réponse au message d’Arecibo), voici en théorie ce que nous avons comme infos aujourd’hui:
La chromatographie d’adsorption sur colonne de silice
Cette technique est actuellement largement utilisée et des kits d’extraction basés sur ce principe sont
proposés par de nombreux fournisseurs, adaptés à de nombreux échantillons.
* Le support :
La silice est un composé chimique (dioxyde de silicium) et un minéral de formule SiO2.
Le gel de silice est un polymère d’acide silicique Si(OH)4 préparé à partir de silicate de sodium.
Elle se dissout dans l’eau sous la forme de Si(OH)4, l’acide silicique (acide faible), la limite de
solubilité étant de 0,140 g/l à 25°C.
* Les interactions :
Il s’agit d’une chromatographie par adsorption. La fixation de l’ADN sur la silice fait intervenir
des interactions dipôle-dipôle (interaction hydrogène).
* Les étapes de la chromatographie :
L’adsorption sélective d’acides nucléiques sur membrane de gel de silice n’est obtenue que si
l’on travaille dans les conditions suivantes :
– en présence de concentrations élevées d’agents chaotropiques ou par exemple à
force ionique élevée ([NaCl] élevée),
– et en présence d’alcool.
L’agent chaotropique intervient comme compétiteur dans les relations que l’ADN établit avec l’eau.
L’agent chaotropique se lie à l’eau et l’ADN devient moins hydraté. L’ADN établit alors des
liaisons avec la silice et se fixe au support de la colonne.
La colonne est lavé par de l’éthanol, solvant moins polaire que l’eau qui ne risque pas de
décrocher l’ADN.
L’ADN est élué par un tampon à basse force ionique. On peut utiliser un tampon avec une
faible concentration en sels ou de l’eau pure, l’ADN va à nouveau établir des liaisons avec l’eau,
s’hydrater et repasser en solution.
BREF EN RESUME:
la manipulation génétique en insérant de la silice à de l’ADN ne peut pas créer d’organisme biologique viable en tant que tel!
Désolé Monsieur le conférencier, vous vous êtes trompé.